Lutte
ouvrière dans les élections européennes (2) La suite de l’article de notre
revue Lutte de classe de mars-avril 2019 sur papier ((2,5 euros) ou :
https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2019/03/09/lutte-ouvriere-dans-les-elections-europeennes_117795.html
États nationaux et Union européenne : des instruments d’oppression au service de la grande
bourgeoisie
Nous rappellerons que le
Parlement européen, comme toutes les institutions élues dans la démocratie
bourgeoise, sert de feuille de vigne à une armada de fonctionnaires non élus
et, derrière elle, à la domination du grand capital. Il prétend représenter les
peuples de l’Union européenne (UE). Il ne les représente pas plus que les
Parlements nationaux ne représentent les intérêts de leur propre peuple, ni
sous Macron ni auparavant. Il ne le peut pas pour cette raison fondamentale que
les exploiteurs et les exploités ont des intérêts opposés et que le prétendu « intérêt
national » exprime, dans la société de
classes, l’intérêt de la
classe dominante.
L’union actuelle entre des États
qui sont tous au service de leur classe de possédants n’est cimentée que par leur
volonté commune d’assurer à leurs capitalistes un marché aussi large que
possible pour faciliter la circulation de leurs marchandises et de leurs
capitaux. Mais cette volonté commune affichée dissimule la brutalité des
rapports de force entre les États impérialistes d’Europe et la partie la moins
développée du continent. La guerre menée aux classes laborieuses de Grèce par
les puissances impérialistes d’Europe occidentale, par leurs banques et leurs
dirigeants, en a fourni la dernière des illustrations. La mise en coupe réglée
des anciennes Démocraties populaires par les grandes entreprises capitalistes,
allemandes, françaises, britanniques, en est une autre illustration. De
l’automobile aux hypermarchés capitalistes, en passant par les banques, l’Europe
centrale et orientale, de la Pologne à la Bulgarie, est redevenue un terrain
d’affrontement entre multinationales, comme elle l’était avant la Deuxième
Guerre mondiale.
L’union de tous les peuples
d’Europe est une nécessité pour ce continent à l’histoire si partagée, aux
peuples si entremêlés, aux économies si interdépendantes, et qui a pourtant été
si souvent déchiré par des guerres. Mais l’Union européenne n’est pas une union
des peuples. C’est l’association de bandes de brigands, les pays impérialistes d’Europe
occidentale, dont les plus puissants, France, Allemagne et Grande-Bretagne, se
partagent la domination sur le continent.
Que les brigands capitalistes des
différents pays soient associés ou qu’ils s’affrontent, ils mènent toujours la
guerre contre ceux qui n’ont que leur travail pour vivre.
S’agissant d’élections qui ont le
Parlement européen pour objet et l’avenir de l’Europe pour prétexte, nous
défendrons le point de vue qui correspond aux intérêts politiques de la classe
ouvrière. L’unification de l’Europe fait partie de notre programme. Le
morcellement de ce continent entre États nations rivaux, défendant les intérêts
spécifiques des bourgeoisies nationales, est un des aspects les plus
réactionnaires, les plus nuisibles de l’organisation capitaliste de la société.
Il y a un siècle déjà, Trotsky
défendait la perspective des États-Unis socialistes d’Europe. L’incapacité de
la bourgeoisie dominant l’Europe à les réaliser est l’expression de son
incapacité à réaliser quoi que ce soit de progressiste, c’est-à-dire allant
dans le sens du progrès de la société humaine.
C’est la rivalité entre les
bourgeoisies impérialistes française, allemande, britannique, etc., qui a
creusé, lors de deux guerres fratricides devenues mondiales, un fossé de sang
entre des peuples qui avaient tissé entre eux mille liens économiques,
culturels, humains, au long d’une histoire commune. Cette rivalité entre
bourgeoisies, même lorsqu’elle ne se traduit pas par la guerre, pèse sur les
travailleurs. C’est en invoquant la concurrence, la nécessité d’être
compétitives les unes vis-à-vis des autres, que les différentes bourgeoisies
aggravent les conditions de travail et de salaire de tous les travailleurs.
Depuis un siècle,
l’interdépendance économique est devenue bien plus forte encore. La
mondialisation a multiplié les liens et les élargit à l’échelle de la planète.
Les États-Unis d’Europe devront être intégrés dans une fédération mondiale des
peuples, réglant collectivement les grands problèmes planétaires qui concernent
l’avenir même de l’humanité – réchauffement climatique, pollution des mers,
menaces contre nombre d’espèces vivantes et par là contre la vie elle-même.
Ces grands problèmes ne peuvent
pas être résolus sur la base de la propriété privée des moyens de production,
de la concurrence et du morcellement de monde en États nationaux.
L’Europe ne pourra être unifiée,
en assurant une vie démocratique à tous ses peuples, en particulier aux
minorités aujourd’hui opprimées, que par le renversement du pouvoir de la
bourgeoisie.
Comment le capitalisme
pourrait-il ouvrir une perspective aussi grandiose qu’une Europe sans
frontières et intégrée à la communauté humaine dans son ensemble ? Il n’est même pas
capable d’assurer la satisfaction
des besoins les plus élémentaires de tous, alors pourtant que les
forces productives de l’ensemble de l’humanité ont atteint un niveau où ces
besoins pourraient et devraient être satisfaits.
Tant que se perpétue
l’organisation actuelle de la société, tout en militant pour son renversement,
les communistes révolutionnaires continuent à défendre le droit démocratique
élémentaire pour chacun de circuler et de s’installer librement, quelle que
soit son origine, européenne ou non. Ils affirment que les travailleurs
appartiennent à la même classe, avec les mêmes intérêts et un même combat à
mener pour leur émancipation. Ils opposeront l’internationalisme à toutes les
formes de démagogie nationaliste. Ils considèrent que le renforcement des
frontières et la chasse aux migrants sont des expressions de l’évolution
réactionnaire de la société et sont mortellement préjudiciables aux intérêts
des travailleurs.
Les partis politiques de la
bourgeoisie en compétition dans les élections européennes se partagent entre
ceux qui présentent l’UE comme une chance et ceux qui la dénoncent comme la
source de tous les maux. Ils mentent autant les uns que les autres.
Nous n’avons pas du tout
l’intention de prendre parti pour l’un ou l’autre de ces deux camps. Porter le
débat sur le choix entre plus ou moins d’Union européenne est un faux débat
pour entraîner les travailleurs, une fois de plus, à oublier leurs intérêts de
classe.
(A suivre)
Vendredi 29 mars
Meeting
Paris
À 20h30
Grande
salle de la Mutualité - 24, rue Saint-Victor - Paris 5e
Entrée
libre
Un départ
est prévu à 19 heures d’Argenteuil
Rendez-vous :
« Café
des 2 gares » gare d’Argenteuil sortie Orgemont
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