Spéculation
: les profits contre les emplois
2018 a été une année record en
termes de fusions-acquisitions, c’est-à-dire d’opérations de vente et d’achat
d’entreprises par d’autres. L’ensemble des opérations a mobilisé 3 440
milliards d’euros, en augmentation de 20 % par rapport à 2017.
C’est aux États-Unis que ces
opérations de concentration de groupes industriels ou financiers ont été les
plus importantes. Mais la France n’a pas été en reste, avec le rachat par AXA
pour 12 milliards de l’assureur bermudéen XL Group et celui de Bioversativ par
Sanofi pour 10 milliards d’euros. L’année 2019 commence bien pour le monde de
la finance, avec l’annonce du rachat de l’entreprise Celgene, spécialiste des
cancers du sang, par le groupe pharmaceutique Bristol-Myers Squibb qui s’est
dit prêt à mettre 74 milliards d’euros sur la table.
Dans un contexte de crise, où les
marchés sont saturés, les grands groupes capitalistes utilisent leurs énormes
ressources financières pour se racheter les uns les autres, sans chercher à
développer la production ni à embaucher. Ces fusions-acquisitions sont aussi
une facette des activités spéculatives, des mouvements financiers qui sont un
des traits majeurs du capitalisme depuis des décennies.
Ces opérations ne rapportent rien
à la société. Au contraire, elles sont suivies souvent par des licenciements,
des suppressions d’emplois, des fermetures d’entreprises. Ainsi Bayer, qui a
définitivement avalé Monsanto au cours de l’année 2018, a annoncé 12 000
suppressions d’emplois pour les deux années qui viennent.
Contrairement à ce que prétendent
les défenseurs du capitalisme, les profits ne créent pas d’emplois, ils les
détruisent !
Boris SAVIN (Lutte ouvrière n°2633)
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