Que 2019
soit l'année de la riposte du monde du travail !
Pour
essayer de commencer 2019 moins mal, Macron s’est voulu offensif pour les
traditionnels vœux du 31 décembre. Assurant que « parler vrai, c’est
parler de la réalité », il a mis en garde les classes
populaires : on ne peut pas « travailler moins et gagner plus,
baisser nos impôts et accroître nos dépenses ».
C’est
effectivement la réalité qu’il représente, celle d’un pouvoir au service du
grand patronat, auquel il n’est pas question de demander quoi que ce soit.
Macron l’a rappelé lundi soir : il entend poursuivre sa politique et a
même confirmé les prochaines attaques, notamment contre l’indemnisation des
chômeurs.
N’en
déplaise au président des riches, le mouvement des gilets jaunes a démontré que
la pression de la rue, la mobilisation collective de dizaines de milliers de
personnes peuvent obliger même l’arrogant Macron à en rabattre et son
gouvernement à céder en partie.
Cela ne
suffit pas à répondre au problème du pouvoir d’achat. Comme le disait une
manifestante : « On ne veut plus manger des miettes » !
Les mesures de Macron ne touchent qu’une partie du monde du travail et ne
représentent que quelques euros, qui seront repris dans nos poches puisqu’il
n’est pas question de toucher aux capitalistes.
Comme
tous ses prédécesseurs, Macron maintient et accroît les milliards de cadeaux
aux entreprises. Tous les gouvernements ont répété que c’est ce qui permet les
investissements utiles, les embauches, voire les augmentations de salaires.
Macron en est même à nous assurer que « le capitalisme ultra-libéral et
financier va vers sa fin ».
Mais
c’est tout le contraire ! Les milliards de subventions, de
dégrèvements d’impôts, servent à assurer les profits des capitalistes, pas les
emplois ou les salaires des travailleurs.
Le
trust pharmaceutique Sanofi, qui a touché des centaines de millions d’euros au
titre du CICE ces dernières années, a multiplié dans le même temps les plans de
licenciements. Il vient de racheter un concurrent pour plus de onze milliards
de dollars, tout en annonçant la suppression de 750 postes supplémentaires dans
le pays !
Sur les
marchés saturés du fait de l’appauvrissement des classes populaires, la
production n’offre pas de débouchés suffisamment profitables aux yeux des
grands actionnaires. Les milliards accaparés par la classe capitaliste sont
dilapidés dans ce qui lui rapporte le plus et le plus vite : la
spéculation ou les opérations financières. Quitte à entretenir ces mécanismes
qui ébranlent tout l’édifice.
La
dernière semaine de décembre a ainsi vu se succéder baisses et rebonds
spectaculaires des valeurs des grands groupes sur les places financières
mondiales. À l’heure des bilans de fin d’année, on nous dit que 2018 a été la
pire année pour les marchés financiers depuis dix ans et qu’on va peut-être
vers une récession. Qu’il s’agisse d’une énième secousse de l’économie ou d’un
nouveau plongeon, le monde capitaliste est de toute façon incapable de sortir
de l’impasse de la crise.
Et ce
sont les travailleurs et les classes populaires du monde entier qui en font les
frais, par l’aggravation de l’exploitation, l’augmentation du chômage et la
dégringolade du niveau de vie.
La
survie et les fins de mois impossibles à boucler du côté du monde du travail
n’existent que pour l’enrichissement continu d’une minorité de grands
capitalistes. Pour empêcher notre niveau de vie de sombrer, il faut s’en
prendre à cette minorité qui règne sur l’économie, dont le gouvernement de
Macron n’est que le porte-parole.
À juste
titre, beaucoup trouvent légitime de demander des comptes à Macron et à son
gouvernement des riches, qui les écrasent et les méprisent. Mais il est tout
aussi légitime et plus nécessaire encore de contester la dictature du grand
patronat sur l’économie. C’est le travail de millions d’ouvriers, d’employés,
d’ingénieurs, de cheminots, de soignants, qui fait tourner toute la société. Il
n’y a aucune raison de subir l’arbitraire des capitalistes pour garder son
emploi ou gagner de quoi vivre correctement.
La fin
de 2018 a montré que les classes populaires étaient capables de se mobiliser,
de se retrouver et de revendiquer leur droit à une vie digne. Il faut que 2019
voie la colère et la mobilisation gagner les entreprises. Les travailleurs sont
en mesure, par leurs luttes et leurs grèves, de faire reculer les capitalistes.
Ils peuvent engager la lutte pour une augmentation générale des salaires, des
pensions et des allocations. Ils peuvent imposer les mesures vitales pour
l’ensemble du monde du travail et remettre en cause ce système économique qui
conduit la société toute entière dans l’impasse.
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