Salaires,
impôts… : faire payer les capitalistes !
Le mouvement des gilets jaunes a
mis sur la table le problème du pouvoir d’achat et du niveau de vie des couches
populaires.
Macron et son gouvernement ont
tenté de stopper la contestation en annulant l’augmentation de la taxe sur les
carburants qui a constitué l’élément déclencheur et en annonçant des mesures
comme l’augmentation de la prime à l’emploi, la défiscalisation des heures
supplémentaires et de la prime que les capitalistes pourraient accorder selon
leur bon désir en fin d’année. Mais si le recul du gouvernement est évident, il
est tout aussi évident qu’il ne fera rien payer au grand patronat. Et ce qu’il
donne d’une main, il espère bien le reprendre de l’autre.
En réalité, le sort des
travailleurs et des couches populaires ne peut s’améliorer que si la classe
capitaliste paye. Il faut la faire payer pour créer des emplois et augmenter
les salaires. Et il faut la faire payer pour financer l’intégralité du budget
de l’État, car ce n’est pas aux travailleurs, ni aux autres couches populaires
de payer des impôts pour un État qui n’est pas à leur service mais à celui des
capitalistes.
C’est cela qu’ont dénoncé, en
fait, les gilets jaunes qui affirment avec raison payer des impôts sans en voir
jamais la contrepartie en terme de service public. La population paye bien des
impôts, et particulièrement des impôts indirects. Mais les retombées de l’impôt
se voient mieux, et de plus en plus, dans les coffres-forts des capitalistes
que dans les écoles de campagnes et les maternités de petites villes.
Les capitalistes tirent leur
richesse de l’exploitation de la classe ouvrière et du parasitisme financier
qu’ils imposent à toute la société avec l’aide de l’État. C’est à ce
parasitisme là qu’il faut s’attaquer. Que tout le monde ait un travail et un
salaire qui permette de vivre correctement n’est pas demander la lune. Que
l’éducation, la santé, les transports soient accessibles à tous et dignes d’un pays
développé du 21e siècle n’a rien d’excessif. Alors il faut l’imposer en prenant
l’argent là où il est.
Les politiciens qui composent les
gouvernements qui se succèdent ne sont que de passage. Ils ne font que servir
les intérêts capitalistes. La classe capitaliste, avec son capital, décide de
tout. C’est elle qui a le pouvoir. Si elle n’est pas capable d’assurer le
minimum nécessaire à tous aujourd’hui, cela prouve que c’est sa domination qui
étouffe la société, et que l’immense majorité de la population a intérêt à s’en
débarrasser. Et les travailleurs seront ceux qui mèneront ce combat jusqu’au
bout parce qu’ils n’ont rien à perdre et sont les ennemis directs des
capitalistes.
Pierre ROYAN (Lutte ouvrière n°2629)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire