Le
point 2. de l’ordre du jour de ce conseil porte sur la « Création d’un
tiers-lieu sur le site de l’ancien musée ». Depuis deux mois, nous avons
déjà abordé cette question. De quoi s’agit-il ?
On nous propose d’approuver une
convention avec une association chargée au moins pour trois ans de gérer un
« tiers lieu ».
Je
reprends le terme de « tiers lieu » indiqué, pour expliquer à ceux
qui ne sont pas au courant des modes de la géographie, qu’il s’agit d’un lieu,
durable ou éphémère, « où les
individus peuvent se rencontrer, se réunir et échanger de façon informelle ».
Pas
très nouvelle, mais une belle idée tout de même. Qui, en soi, ne souffre la
moindre contestation. A condition que l’on suive, et aux yeux tous, les règles
élémentaires de la « démocratie locale » que l’on prétend incarner.
Il
n’est pas question ici de discuter de l’association avec laquelle il s’agit de
signer ladite convention, qui représenterait un réseau d’autres associations,
locales et d’ailleurs. Cet ensemble associatif a son projet, pas contestable au
demeurant, socialement utile, et a, en quelque sorte, saisi l’aubaine qui se
présentait à lui : la possibilité
d’utiliser un espace en déshérence, celui de feu le Musée d’Argenteuil.
Non, ce n’est pas à ce réseau que vont nos critiques et nos réserves. Nous leur
demandons simplement qu’il les comprenne.
C’est
la municipalité, et elle seule, qui ne s’est pas comportée correctement dans
cette affaire vis-à-vis de la population d’Argenteuil. C’est que je vais
développer maintenant.
1.Une
nouvelle fois, elle met devant le fait
accompli, non seulement nous-mêmes les élus, mais plus gravement
l’ensemble de la population.
Certes
des rumeurs circulaient sous le manteau sur le sujet depuis plusieurs mois.
Chacun a pu constater que des travaux étaient opérés depuis deux mois sur le site.
Chacun a pu constater que des travaux étaient opérés depuis deux mois sur le site.
En
clair, on nous demande simplement d’entériner ce qui a déjà été décidé il y a
un certain temps.
On
ne peut utiliser des locaux municipaux, et, a fortiori y engager des travaux
que dans la mesure où un accord a été signé, un pré-accord si vous voulez, mais
en due forme. Quel est-il ?
2. Ces
bâtiments ne sont pas anodins: ils sont un témoin essentiel de
l'histoire de la Ville :
L'Hôtel
Dieu (XVII° -XVIII°) fut mis en place suite à la visite de Saint Vincent de
Paul. Son existence a été actée par Louis XIV en 1697. Quant au Pavillon des
Blessés, il fut construit en1881 par Casimir Tollet et demeure un témoignage
rare de l'aérisme, un courant
hygiéniste, dans l'histoire de l'architecture hospitalière. Ces bâtiments de la
rue Pierre Guienne représentent l’un des rares ensembles patrimoniaux que
conserve la Ville aujourd’hui.
Pour
sa préservation, il devrait être l’objet d’une attention toute particulière.
Quelles garanties il y a-t-il sur ce plan dans le cadre du projet que nous
discutons.
3.S’il n’est pas anodin, il l’est
doublement, il reste celui du Musée d’Argenteuil :
Nous
ne reviendrons que brièvement sur cet aspect des choses.
Mais
nous pouvons rappeler que le devenir du musée d’Argenteuil a été conduit depuis
dix ans d’une manière lamentable.
Sous
prétexte d’un projet muséographique moderne, on l’a fermé, puis on a transféré
ses pièces (toutes on ne sait) dans un lieu improbable où elles dorment
inutiles à tous.
Dans
sa programmation 2018-2019, le nouveau lieu culturel, l’Atelier n’y prévoit
qu’une seule manifestation utilisant ses pièces, le 18 mai prochain à
l’occasion de la « nuit des musées ».
Tout
cela est un mauvais coup contre la culture et le « vivre ensemble dans la
Ville », l’approche et le partage patrimoniaux étant des éléments
constitutifs essentiels du sentiment d’appartenance à une communauté communale
commune.
4.Lié
à ce qui précède, c’est un nouveau coup de canif à ceux qui créèrent et firent vivre ce musée, pendant des décennies,
à partir de sa création dans les années 1930. Et comprenez l’émoi que cette
affaire suscite parmi ceux qui lui demeure très attachés.
5.Pour
terminer, cette affaire concerne au
premier chef la vie associative. De notre point de vue, elle montre de
façon magistrale ce qui devrait ne pas se faire.
La
municipalité vient de mettre en place un « conseil de la vie
associative ». Voilà le genre de projet qui aurait pu y être débattu, aux
yeux de TOUS, aux yeux de TOUTES les associations locales, dans le cadre d’un
« appel à projet ».
L’ensemble
des associations, comme les habitants, comme nous-mêmes, nous avons été mis
devant le fait accompli d’une prise de décision opaque de la part de la
municipalité, suivant ses propres réseaux, personnels ou autres, mettant dans
le coup telle ou telle association, et pas telles autres.
Non ce
n’est pas comme cela que l’on doit fonctionner et agir. Ce n’est pas comme cela
qu’un projet, intéressant en soi, peut partir sur des bases qui lui permettent
d’atteindre l’objectif affiché : la dynamique associative et culturelle
d’Argenteuil.
Dominique MARIETTE
Dominique MARIETTE
Pour
information, la démarche initiée il y a quelques mois par la municipalité de
Courbevoie pour la création d’un tel « Tiers lieu » :
créez, animez et gérez un nouveau
tiers lieu à Courbevoie
le 16 | 03 | 2018 par
apd_admin
La Ville de Courbevoie lance un
appel à candidatures pour la création, la gestion et l’animation d’un tiers
lieu conçu comme un espace de travail, de créativité, d’émulation, d’échanges
et de mise en réseau.
Calendrier
> Visites obligatoire du lieu
: - jeudi 23 mars de 15h à 17h - vendredi 30 mars de 15h à 17h - mercredi 4
avril de 14h à 16h - jeudi 12 avril de 14h à 16h
> Date limite de dépôt des
candidatures : vendredi 20 avril 2018 avant 12h.
> Auditions des candidats : 18
mai
> Signature de la convention
d'occupation : début juin
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