Une violence révélatrice du recul social
Des
effectifs en plus, pour faciliter la vie sociale
Nos
camarades de la CGT d’AB Habitat ont fait part d’une agression qui a eu lieu
ces jours derniers au Val-Nord à l’encontre d’un agent du bailleur de
logements. Ce que nous disons dans le tract ci-dessous que nous distribuerons demain
samedi pourrait s’appliquer totalement à la situation dans les quartiers où l’importance
de gardiens en nombre est déterminante.
Lutte ouvrière Le 26.10.2018
Pour
l’Ecole comme ailleurs, des moyens pour les services publics utiles à la
population
La mise en
ligne d’une vidéo montrant un élève menaçant avec un pistolet, factice, une enseignante
dans sa classe d’un lycée de Créteil, et la médiatisation de l’agression, ont
suscité l’indignation d’un grand nombre d’élèves, de parents et d’enseignants.
Cette violence en milieu scolaire est le fruit d’une dégradation sociale
généralisée, de la montée de l’individualisme et de la valorisation de l’argent
facile. Pour faire face à cette situation, le gouvernement et son ministre
avancent des solutions dérisoires.
Effectifs des classes à la hausse,
et cela dès la maternelle, refus de généraliser la présence d’une ATSEM par
classe, remplacement des enseignants non systématiquement assuré, tous les
personnels techniques, administratifs et de direction en nombre très insuffisant,
tous ces éléments accentuent les difficultés de l’Ecole publique et de la
jeunesse. Car même si la présence d’adultes au sein des services publics ne
règle pas tout, elle permet, en particulier dans le milieu scolaire, de
désamorcer la violence verbale envers les enseignants, qui est la plus
répandue, et la violence entre les jeunes.
L’affaire de Créteil a été
médiatisée, mais elle ressemble à beaucoup d’autres du même ordre, dans les
bus, les trains, les services d’urgence, la poste ou les services sociaux.
Devant ce pourrissement de la société et des rapports sociaux, les travailleurs
doivent se serrer les coudes, en exigeant du personnel en nombre suffisant et
des conditions de travail décentes.
Le gouvernement vide partout les
services publics de leurs personnels. On ne peut pas prétendre lutter contre la
violence et continuer à supprimer des postes. Et le gouvernement compte
continuer sur cette voie comme ses orientations budgétaires pour l’année
prochaine et les suivantes l’indiquent. Ce sont d’abord plus de 4 100
suppressions de postes dans la Fonction publique, dont 1 800 à l’Éducation
nationale, 1 600 au ministère du Travail, en particulier à Pôle emploi. Elles
s’ajoutent à la réduction drastique du nombre d’emplois aidés, moins 70 000 dès
l’année prochaine. Et le gouvernement promet d’aggraver encore la tendance avec
120 000 suppressions de postes d’ici la fin du quinquennat.
Les possédants pillent toutes les
ressources pour maintenir leurs profits, ils n’entendent pas en distraire une
partie pour l’éducation des enfants des travailleurs, pas même quelques sous
pour permettre aux salariés de l’Éducation nationale de respirer. C’est cette
politique-là que les ministres successifs sont chargés d’appliquer. Si des
jeunes sont laissés de côté, si d’autres deviennent ingérables, si des
enseignants craquent, que leur importe !
La nécessité de combler le déficit
de l’État que le gouvernement présente comme un impératif incontournable pour
justifier les suppressions d’emplois et de services utiles à la population,
devient très secondaire lorsqu’il s’agit de distribuer des faveurs aux plus
riches.
La bourgeoisie peut se réjouir du
futur budget qui va se traduire par la transformation du crédit d’impôt
compétitivité emploi (CICE) en baisse de charges pérenne. Cette simple mesure
va coûter 40 milliards d’euros cette année, l’équivalent des quatre cinquièmes
du budget de l’Éducation nationale. Le patronat touchera non seulement le
remboursement du CICE pour 2018, mais va bénéficier en sus de la baisse des
charges à partir de janvier 2019.
Les effectifs minimum ne résoudraient
certes pas tout à l’école comme dans les autres services publics utiles à la
population, car ce qui s’y passe ne peut être isolé de l’ensemble de la société
et de sa crise générale, économique et sociale. Mais la lutte pour ces moyens
fait aussi partie de ce que nous devons mettre
en avant pour la défense de nos intérêts de classe face à ceux qui nous
exploitent.

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