Brésil :
les femmes contre Bolsonaro
Sous le mot d’ordre « Pas lui
», samedi 29 septembre au Brésil, des centaines de milliers de
manifestantes et de manifestants ont dit leur rejet du candidat réactionnaire
Bolsonaro. Une centaine de villes ont été touchées par le mouvement et le
hashtag #Ele naõ (Pas lui) a été repris par plus d’un million d’internautes.
Avec 28 % d’intentions de vote, Bolsonaro est en tête dans la présidentielle, mais ce n’est pas dû aux femmes. Bien sûr, certaines voteront pour celui qui se présente comme le champion de la famille, de la patrie et de la religion. Mais il n’y a eu qu’une manifestation pour le soutenir, à Rio, et elle n’a réuni que quelques centaines de femmes.
Car ce capitaine à la retraite, qui hait les Noirs et les homosexuels, n’imagine les femmes que soumises et au foyer. Quand elles travaillent, il est pour lui normal qu’elles gagnent 25 % de moins que les hommes. Il voudrait d’ailleurs réduire le congé maternité. Il est évidemment contre tout droit à l’IVG. Et chaque fois qu’à l’Assemblée il a été question d’une femme, ses déclarations ont été odieuses. Ainsi, lors d’une polémique, il a injurié une députée en lui disant qu’elle était « trop moche » pour mériter d’être violée ! Lors de la destitution de Dilma Rousseff, torturée sous la dictature militaire, il a voté pour, « en mémoire du colonel Ustra », tortionnaire et organisateur de la répression.
Bolsonaro affiche sa nostalgie de la dictature, admire la « révolution » du 1er avril 1964 qui l’a mise en place. La solution au problème de la violence (67 000 assassinats en 2017) pour lui, c’est que chacun soit armé. Il veut décorer tout policier qui aura mis « vingt balles dans la peau d’un délinquant ». Quant à la « gauchaille », il déclare à la télé qu’il faut la fusiller, et il s’empare d’un pied de caméra pour mimer le mitraillage. S’agissant de la classe ouvrière, il faut simplement supprimer ses droits, car « plus de droits c’est moins d’emplois ».
On ne peut que se réjouir de ce rejet de Bolsonaro par de très nombreuses femmes, dans un pays qui interdit l’avortement et où chaque année 6 500 femmes sont tuées par leur conjoint. La façon dont ce réflexe peut être instrumentalisé est moins réjouissante, car le « Pas lui » constitue une sorte de front qui va rassembler des conservateurs bon teint à des trotskystes, en passant par toutes les nuances de la gauche et de la droite institutionnelles. Tous les candidats se retrouvent dans ce front, même si cela semble surtout profiter au candidat du Parti des travailleurs, Haddad, qui succède à Lula emprisonné et qui est second dans les sondages.
Bolsonaro, avec sa démagogie réactionnaire est un ennemi déclaré des femmes et des travailleurs. Mais, malgré leurs discours plus civilisés, ses concurrents ne régleront ni la pauvreté, ni la violence, ni la corruption, ni la crise économique et politique, incapables qu’ils sont de s’en prendre aux intérêts des possédants, alors que la crise précipite le pays dans l’abîme.
Avec 28 % d’intentions de vote, Bolsonaro est en tête dans la présidentielle, mais ce n’est pas dû aux femmes. Bien sûr, certaines voteront pour celui qui se présente comme le champion de la famille, de la patrie et de la religion. Mais il n’y a eu qu’une manifestation pour le soutenir, à Rio, et elle n’a réuni que quelques centaines de femmes.
Car ce capitaine à la retraite, qui hait les Noirs et les homosexuels, n’imagine les femmes que soumises et au foyer. Quand elles travaillent, il est pour lui normal qu’elles gagnent 25 % de moins que les hommes. Il voudrait d’ailleurs réduire le congé maternité. Il est évidemment contre tout droit à l’IVG. Et chaque fois qu’à l’Assemblée il a été question d’une femme, ses déclarations ont été odieuses. Ainsi, lors d’une polémique, il a injurié une députée en lui disant qu’elle était « trop moche » pour mériter d’être violée ! Lors de la destitution de Dilma Rousseff, torturée sous la dictature militaire, il a voté pour, « en mémoire du colonel Ustra », tortionnaire et organisateur de la répression.
Bolsonaro affiche sa nostalgie de la dictature, admire la « révolution » du 1er avril 1964 qui l’a mise en place. La solution au problème de la violence (67 000 assassinats en 2017) pour lui, c’est que chacun soit armé. Il veut décorer tout policier qui aura mis « vingt balles dans la peau d’un délinquant ». Quant à la « gauchaille », il déclare à la télé qu’il faut la fusiller, et il s’empare d’un pied de caméra pour mimer le mitraillage. S’agissant de la classe ouvrière, il faut simplement supprimer ses droits, car « plus de droits c’est moins d’emplois ».
On ne peut que se réjouir de ce rejet de Bolsonaro par de très nombreuses femmes, dans un pays qui interdit l’avortement et où chaque année 6 500 femmes sont tuées par leur conjoint. La façon dont ce réflexe peut être instrumentalisé est moins réjouissante, car le « Pas lui » constitue une sorte de front qui va rassembler des conservateurs bon teint à des trotskystes, en passant par toutes les nuances de la gauche et de la droite institutionnelles. Tous les candidats se retrouvent dans ce front, même si cela semble surtout profiter au candidat du Parti des travailleurs, Haddad, qui succède à Lula emprisonné et qui est second dans les sondages.
Bolsonaro, avec sa démagogie réactionnaire est un ennemi déclaré des femmes et des travailleurs. Mais, malgré leurs discours plus civilisés, ses concurrents ne régleront ni la pauvreté, ni la violence, ni la corruption, ni la crise économique et politique, incapables qu’ils sont de s’en prendre aux intérêts des possédants, alors que la crise précipite le pays dans l’abîme.
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