Le ministère de l’Éducation
nationale va étendre la mesure des classes à douze élèves aux CP (cours
préparatoires) des établissements classés en REP (Réseau d’éducation
prioritaire), alors que ce programme ne concernait que ceux classés en REP+
l’an passé. Parallèlement, les CE1 (cours élémentaire 1) des écoles REP+ vont
également bénéficier de ce nouveau dispositif.
Sans surprise, les professeurs
plébiscitent la baisse des effectifs dans les classes, mesure qu’ils réclament
depuis des décennies. Mais cette amélioration réelle s’est faite au détriment
des autres classes. En effet, le ministère n’a créé aucun poste supplémentaire
et la baisse des effectifs dans certains CP s’accompagne mathématiquement d’une
hausse dans les autres classes, voire par des suppressions de postes
d’enseignants en maternelle et en primaire. Ainsi, dans de nombreuses communes
rurales, comme en banlieue, des classes ont fermé, surchargeant les classes
restantes.
Le dispositif « plus de maîtres
que de classes », qui permettait dans nombre d’écoles de monter des projets, a
été supprimé. Pire, il n’y a plus de remplaçants en nombre suffisant et les
enseignants malades ne sont plus remplacés, le nombre de jours de classe sans
professeur menace ainsi d’exploser à la rentrée.
Saupoudrer quelques moyens dans
un nombre réduit d’écoles ne permet en aucun cas de résoudre les problèmes
d’apprentissage. Pour les élèves les plus fragiles, passer d’une classe à
effectif réduit à une classe à trente l’année suivante ne peut donc pas
empêcher le décrochage. Sans une création massive de postes d’enseignants, de
psychologues, ces classes à douze reviennent à déshabiller Paul pour habiller
Jacques.
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