Une cité toujours debout grâce à un combat obstiné
La municipalité et AB Habitat
fêtent aujourd’hui le 60ème anniversaire de la cité Joliot-Curie, à
l’occasion de la fête de quartier annuelle.
Oui,
la cité Joliot-Curie est toujours debout. Pourtant, lors de son premier mandat,
Georges Mothron, dans le cadre des opérations ANRU voulait la détruire, et
surtout, la détruire sans demander l’avis aux locataires eux-mêmes qui étaient
tout de même les premiers concernés.
Nous
fûmes immédiatement quelques-uns à ne pas l’accepter et à commencer à
mobiliser. Les locataires voulaient une rénovation de leur cité, mais pas se
retrouver transférés loin de celle-ci. La pétition qui fut proposé à la
signature des locataires par notre Comité
de Défense obtint un résultat sans appel. Près de 90% des locataires des
1041 logements la signèrent. Pendant deux ans et demi, nous ne cessâmes de
tenter tout ce qu’il était possible de faire pour entraver ce mauvais coup. Je
salue à cette occasion le petit groupe de locataires qui autour des militants
de Lutte ouvrière (Thierry, Roger aujourd’hui décédé, Agnès…) mena cette
action, mois après mois. Je rappelle également que nous pûmes alors compter sur
le soutien de la section CGT du bailleur AB Habitat.
Dans
cette affaire, Georges Mothron y perdit les élections municipales de 2008. Celle-ci
eut valeur de referendum pour les habitants. Son challenger, Philippe Doucet
qui s’était rallié au refus de la destruction de la cité y obtint les voix qui
lui permit de l’emporter. Il respecta son engagement, et Joliot-Curie demeura
debout.
Aujourd’hui,
cette cité populaire a certes bénéficié d’une rénovation très mal menée. Mais
elle est surtout touchée par la paupérisation qui marque les familles, et
particulièrement les anciens dont les retraites ne leur permettent pas de vivre
correctement. Combattre aujourd’hui pour Joliot-Curie, c’est continuer à
lutter, mais cette fois contre le recul de la situation matérielle de la
population, pour la hausse des salaires et des pensions, et pour le maintien
des services publics déjà très insuffisants, essentiels pourtant pour la
population du quartier.
Dominique MARIETTE, locataire de la cité depuis 1980.
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