Je n’ai pas oublié
Ce mois de mai fut pour moi
l’occasion de constater que du jour au lendemain, tout peut basculer, les gens
peuvent prendre une autre voie, bien différente de celle qu’ils suivaient
jusqu’alors. Ce qui fut vrai hier peut l’être tout autant pour demain. L’espoir
peut alors totalement remplacer le scepticisme quant à la possibilité de
renverser le capitalisme.
Les
évènements de Mai affirmèrent une nouvelle fois la fantastique force du monde
du travail, sans lequel, en grève, tout s’arrête. Ce fut une expérience
extraordinaire.
Dans
les deux années qui suivirent, j’allais approfondir les idées que j’avais
découvertes. Mais pour l’administration de l’Ecole normale, je n’étais qu’un
élève rebelle qu’il fallait mater.
Le
régime de caserne de l’Ecole ne changea guère après ces évènements qui avaient
secoué ailleurs les lycées et les universités. Alors que Mai 68 avaient modifié
à l’Ecole normale les rapports avec la majorité des enseignants et rendirent
les cours beaucoup plus vivants, l’administration resta sur ses positions. En
terminale, je fus « consigné » le week-end quatre fois pour des
motifs ridicules. La cinquième fois, je rentrai à Argenteuil. Je passai en
conseil de discipline, et le paierait deux ans plus tard en étant muté dans une
autre Ecole normale.
1 commentaires:
Bonjour Dominique , très émouvant ton récit !!
Moi j'ai 44 ans et je rêve d'un Mai 1968 !!
Je n'es pas connu les événements de 68 , mais une chose est sur il y en n'aura un deuxième !!
bonne soirée .
SELVA
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