"Prolétaires de tous les pays, unissons-nous !" |
Bicentenaire de la naissance de Karl Marx : l’avenir appartient au communisme
À lire les magazines et numéros
spéciaux, Karl Marx ferait son retour deux cents ans après sa naissance.
Qualifié aujourd’hui d’« irréductible » (Le Monde, hors-série),
« incontournable » (Alternatives économiques), «
coup de jeune » (L’Humanité), le vieux révolutionnaire
fut pourtant ignoré et plus souvent encore calomnié de son vivant par la presse
conformiste.
La vie de Marx est désormais
racontée dans le détail, placée comme le veut la vérité historique sous le
signe de l’engagement militant, de la foi révolutionnaire et d’un travail de
chaque instant pour donner des armes politiques aux travailleurs. Ses idées
sont exposées et discutées. Son amitié avec Engels, compagnon de combat de
toute une vie, sa famille, maintes fois bouleversée par les nécessités
révolutionnaires, sont décrites sans mensonges et assorties d’une iconographie
soignée. Ses œuvres sont même citées assez longuement pour que le lecteur ait
un aperçu de quelques-unes de ses idées. La question de l’actualité de Marx est
une nouvelle fois posée par les commentateurs. Les réponses sont variées et
dépendent naturellement de celui qui répond.
Alors, que demander de plus à ces
commémorations de la presse bourgeoise et des universitaires classés à gauche ?
Rien, en fait, car la société en place et les intellectuels à son service sont
incapables de saisir et encore moins d’exprimer l’apport essentiel de Marx au
mouvement ouvrier.
Pour décrire cet apport, Rosa
Luxemburg, militante révolutionnaire et disciple de Marx, écrivait en 1903
qu’il avait donné « l’explication scientifique des bases objectives de la
révolution socialiste ». Les tendances naturelles de la société moderne, la
socialisation de plus en plus poussée et internationale de la production, la
concentration de la propriété en un nombre décroissant de mains, l’augmentation
constante du nombre de prolétaires sur la planète, conduisent inéluctablement à
l’expropriation des capitalistes et à la construction d’une société communiste.
C’est cette conviction, étayée par la démonstration de Marx, confirmée par
l’histoire mondiale des cent cinquante dernières années, qui guide l’activité
des marxistes, c’est-à-dire des militants révolutionnaires du mouvement
ouvrier. C’est elle, souvent synthétisée dans l’expression « avoir confiance
dans la classe ouvrière » qui a donné à Lénine et au parti bolchevik
l’audace nécessaire en octobre 1917. C’est cette idée, passion révolutionnaire
et démonstration scientifique mêlées, qui a fait écrire à Rosa Luxemburg, la
veille de son exécution en janvier 1919, « demain la révolution se lèvera
avec fracas » en affirmant « j’étais, je suis, je serai ». C’est
cette conviction même qui faisait écrire à Trotsky, au soir de sa vie, exilé et
pourchassé par les tueurs de Staline, « je mourrai avec une foi inébranlée
dans l’avenir communiste ». C’est ce programme, le cœur de l’œuvre de Marx,
qu’il s’agit aujourd’hui de perpétuer dans la classe ouvrière et de transmettre
aux nouvelles générations.
Paul GALOIS (Lutte ouvrière n°2596)
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