samedi 28 avril 2018

Education, Blanquer, démagogie et provocation


Les vieilles leçons du caporal Blanquer

 
Les vrais problèmes qui ne l'intéressent pas

Le ministre de l’Education de Macron, ancien homme à tout faire de Sarkozy au ministère, Blanquer, vient d’apporter sa petite contribution à la mobilisation gouvernementale contre le service public d’Education déjà bien malmené.
         Mettant en avant le repoussoir de la « méthode globale » d’apprentissage de la lecture qui n’a pratiquement jamais été appliquée comme méthode unique depuis des décennies, le caporal Blanquer veut rétablir tout à la fois la méthode syllabique (le fameux b.a ba) stricte, la dictée systématique, l’apprentissage de la grammaire, celui des tables de multiplication, le calcul mental, le vieux cahier Sieyès à grands carreaux, sans oublier les minuscules à écrire selon le modèle idoine.
         Comme si tout cela était une nouveauté. Sans doute qu’occupé à supprimer des dizaines de milliers de postes sous l’ère Sarkozy ou dans l’académie de Créteil, n’a-t-il reçu comme viatique ministériel que ses propres souvenirs d’enfance ou son imagination sur ce qui se fait à l’Ecole primaire et Elémentaire.
         Révélateur est par ailleurs ce qu’il déclarait il y a quelques jours au journal Le Parisien : « en revanche la dictée, la grammaire, le calcul mental ont fait leur preuve pour se construire et préservent ainsi la même base et donc la même justice sociale à tous les enfants ».
         Cette « même base », Blanquer sait pertinemment que l’Ecole publique la dispense à tous les enfants. Le reste, la réflexion, le raisonnement, la culture, l’art, il le réserve sans doute aux classes supérieures de la société. Quant aux enfants des classes laborieuses, le régime des casernes, et le doigt à la couture du pantalon ! 

         Blanquer aura peut-être l’oreille d’une fraction de l’opinion publique nostalgique du tableau noir, du bonnet d’âne, de la baguette, de la blouse, et de la séparation des sexes, et l’on en passe. Mais il doit irriter des centaines de milliers de professeures et professeurs des écoles, et nombre de parents, qui savent, eux, que l’essentiel des problèmes de l’Ecole publique dans les quartiers populaires (nous y reviendrons) sont ailleurs.

         Ils auront l’occasion de le montrer dans les jours et les semaines qui viennent.

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