Face aux
attaques, il nous faut inverser la vapeur
Avec une croissance de 2 % en
2017 et des bénéfices financiers et industriels spectaculaires, il ne passe pas
un jour sans que l’on nous chante les vertus de la reprise. Certains
journalistes se sont même demandé si la France allait vers le plein emploi !
Les cinq millions et demi de personnes inscrites à Pôle emploi apprécieront,
comme les salariés de Tupperware qui viennent d’être licenciés.
Ces menteurs professionnels ne
vivent décidément pas dans le même monde que nous. Où est l’embellie pour les
millions de femmes et d’hommes qui n’ont que leur salaire, leur allocation ou
leur pension pour vivre ? Où est-elle pour les mille salariés de Ford à
Blanquefort, pour ceux de Carrefour et des Pages jaunes, menacés de perdre leur
emploi ?
Et qu’y a-t-il derrière ce que
les commentateurs appellent « l’amélioration du marché du travail » ? Il y a un
nombre croissant de jeunes et de moins jeunes forcés d’enchaîner les missions
d’intérim, les CDD, les contrats d’alternance sous-payés et les temps partiels.
Il y a ces boulots éreintants, comme chez Amazon, que l’on nous présente comme
l’entreprise du futur.
Quant aux augmentations de
salaire qui découleraient naturellement de la reprise, c’est une blague. Quel
patron propose plus de 1 % d’augmentation ? Les médias se sont répandus sur les
primes d’intéressement à Air France et PSA sur l’air de « comme ces ouvriers
sont chanceux ! ». Mais ce ne sont pas ces primes qui compenseront la perte de
pouvoir d’achat provoquée par des années de blocage salarial. Et les quelque 10
000 intérimaires chez PSA n’en toucheront pas un centime !
Il suffit de regarder dix ou
vingt ans en arrière pour mesurer ce que le monde du travail a perdu sur les
retraites, l’emploi, les conditions de travail ou les salaires. La flexibilité,
les cadences et les horaires de travail sont de plus en plus délirants. Plus
personne n’est à l’abri du licenciement. Et c’est la même pression à la
rentabilité qui s’exerce dans le secteur public, sur le personnel des hôpitaux,
de l’éducation, les postiers ou les employés des collectivités.
Tout ça pour que la bourgeoisie
augmente ses profits, concentre des fortunes exorbitantes et spécule
frénétiquement. Et que nous dit Macron ? Continuons ! Priorité au business et
au capital ! Il a déjà démantelé le Code du travail. Il prévoit de faire
reculer les retraites. Et pour que tout le pays marche au pas cadencé de la
rentabilité et de la compétitivité, il s’en prend à la fonction publique et aux
cheminots.
Si nous ne mettons pas un coup
d’arrêt à cela, où en serons-nous dans cinq ou dix ans ? Il faut que le monde
du travail défende ses intérêts contre le grand patronat et ses valets
politiques. Il faut renouer avec les luttes collectives pour inverser le
rapport de forces.
La première chose que l’on peut
faire est d’exprimer notre solidarité et notre soutien aux cheminots. Macron
leur a déclaré la guerre. Si les cheminots réussissent à le faire reculer,
l’ensemble du monde du travail en sera renforcé politiquement et moralement.
Dans le cas contraire, la bourgeoisie et Macron redoubleront d’arrogance et de
coups contre les travailleurs. C’est pourquoi le combat des cheminots nous concerne
tous.
Une campagne anti-cheminots fait
rage. Qui l’a lancée ? C’est le gouvernement qui compte un nombre inédit de
millionnaires, dont Florence Parly, la ministre des Armées, qui a travaillé à
la SNCF « hors statut » pour le salaire modique de 52 000 € mensuels. Et tout
ce que les médias comptent de journalistes employés à vie et abonnés aux
privilèges se déchaînent pour la relayer.
Ne nous laissons pas abuser, ce
sont nos ennemis qui parlent et, à travers eux, les vrais privilégiés que sont
les Arnault, Bolloré, Bouygues, Vinci. Et ces gens-là n’ont pas de honte. Ils
n’en ont jamais assez et Macron est prêt à leur en donner encore plus !
Quant aux cheminots, ce sont des
travailleurs qui doivent cotiser 41,5 ans pour une retraite complète, qui
connaissent le travail en équipes, de week-end et de nuit. Et, oui, ils ont
conservé une certaine sécurité de l’emploi et une grille salariale qui
progresse à l’ancienneté. Ils ont mille fois raison de vouloir les défendre. En
étant avec eux, ce sont nos intérêts de travailleurs que nous défendons.
Le 15 mars, les personnels des
Ehpad et des services à domicile seront de nouveau en grève et dans la rue. Le
22 mars, une journée de grève et de manifestation réunira les salariés de la
fonction publique et les cheminots. Il faut y être, et le plus nombreux
possible.
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