Classes
de CP : le bluff du dédoublement
Ces dernières semaines, la
répartition des postes dans les écoles maternelles et primaires a été publiée,
département par département. Les enseignants, les parents d’élèves et les
syndicats dénoncent leur nombre insuffisant et se mobilisent localement.
Répondant aux critiques, le
ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a déclaré qu’à la
rentrée prochaine, « chaque département rural aura plus de professeurs par
élève ». Le ministre joue malhonnêtement avec les chiffres.
Il est vrai que le nombre
d’enfants en primaire devrait diminuer l’an prochain et que 3 880 créations de
postes sont annoncées. Mais rien que pour couvrir les dédoublements des classes
de CP et de CE1 dans les établissements classés en éducation prioritaire, il
faudrait 6 400 postes.
Cette mesure de dédoublement,
permettant de réduire de moitié le nombre d’enfants par professeur dans les
classes concernées, est évidemment une bonne chose. Mais elle ne concerne
qu’une petite minorité d’enfants, même parmi ceux issus des classes populaires
puisque presque les trois quarts d’entre eux sont scolarisés en dehors des
zones classées en éducation prioritaire.
Tout le problème est que les
professeurs nécessaires pour la mise en place de cette mesure manqueront
ailleurs puisque le gouvernement ne crée pas les postes nécessaires. Ainsi, des
fermetures de classes sont annoncées, notamment en maternelle ; le nombre
d’enfants par classe va augmenter dans bien des écoles ; il y aura moins de
remplaçants pour pallier les absences et les décharges accordées aux directeurs
d’école diminueront.
Pour améliorer les conditions
dans les écoles et compenser au moins un peu les effets des inégalités sociales
sur l’éducation des enfants, il est bien sûr essentiel d’augmenter la proportion
d’adultes. C’est à cette question que le gouvernement prétend s’attaquer par le
dédoublement des classes des premières années de primaire. Mais cette mesure
n’est qu’un gadget qui sert d’enveloppe à sa politique. La réalité, moins
reluisante, est celle des économies faites au détriment de l’apprentissage des
nouvelles générations.
Nicolas
CARL (Lutte ouvrière n°2586)
Pour la
défense des services publics utiles à la population,
Pour la
riposte des travailleurs,
préparons-nous à être massivement en grève et dans
la rue le 22 mars !
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