2018 -
Nous organiser et mener la lutte de classe
« La France est en marche », « la
croissance est de retour », « les créations d’emploi ont redémarré », « soyez
optimistes et faites-nous confiance » : voilà ce que nous chantent Macron et
ses acolytes en cette nouvelle année.
Quand on appartient au monde de
la bourgeoisie, des affairistes et des boursicoteurs, il y a de quoi voir
l’avenir en rose. L’envolée des bourses en 2017 a fait gagner la bagatelle de
1000 milliards de dollars aux 500 plus grandes fortunes mondiales. Le patron de
LVMH, Bernard Arnault, 6ème au classement, a vu son patrimoine s’accroître de
20 milliards d’euros l’année dernière. L’immobilier, le secteur bancaire et
l’automobile battent record sur record, et leurs actionnaires sont comblés.
Oui, aux sommets de la société, l’argent coule à flots et cela ouvre des
perspectives à nombre de bourgeois, petits et moyens.
Et tout ce monde sait pouvoir
compter sur Macron et ses délicatesses à l’égard des plus riches. Rien qu’avec
la suppression de l’impôt sur la fortune, beaucoup ont encaissé des dizaines de
milliers d’euros. Pénicaud, la ministre du Travail, a ainsi économisé 62 000 €,
mais pour certains, c’est bien plus. Cela aide à avoir confiance dans l’avenir
!
Mais quand on est ouvrier, employé,
aide-soignante, cheminot ou encore retraité, il n’y a pas de quoi se réjouir.
Il y a ceux qui, salariés à
Tupperware, Vallourec ou Gemalto, sont menacés dans leur emploi, car même
prospères, tous les groupes continuent leur saignée en matière d’emploi. Les
banques suppriment des milliers de postes en fermant des agences, au prétexte
qu’elles sont moins fréquentées. Plusieurs groupes, dont Pimkie et PSA - qui
dépassera deux milliards de bénéfices en 2017 -, ont annoncé vouloir recourir
aux ruptures conventionnelles collectives pour faire partir plus vite et à
moindre coût des milliers de travailleurs.
Et qui peut croire que demain, le
patronat relâchera la pression sur les travailleurs et reviendra sur les
sacrifices qu’il a imposés ces dernières années ? Le patronat ne renoncera pas,
de son plein gré, à l’allongement du temps de travail, à l’augmentation de la
charge de travail ou au blocage des salaires. Partout l’exploitation se
renforce, et c’est précisément parce qu’elle se renforce que les groupes ont
fait bondir leur taux de profit.
Le gouvernement brandit les
créations nettes d’emplois de 2017 pour preuve que la situation s’améliore pour
les travailleurs. 269 000 emplois ont été créés pour cinq millions de femmes et
d’hommes au chômage, et il faudrait s’en réjouir !
Évidemment, ici ou là, le grand
patronat peut avoir besoin d’embaucher. Le profit ne peut pas se produire sans
travailleurs, et à force de supprimer des emplois et de pousser les anciens
dehors, il faut bien que le patronat recrute un peu. Mais il le fera aux
conditions qui se généralisent désormais, des emplois précaires et de plus en
plus mal payés.
Et ce n’est pas le gouvernement
qui demandera au patronat d’augmenter les salaires. Lui-même étudie une remise
en cause de l’indexation du smic car le coût du travail serait encore trop
élevé.
Mais, grand seigneur, le
gouvernement a concocté un ersatz d’augmentation de salaire. En augmentant la
CSG d’une main et en baissant de l’autre les cotisations salariales en
proportion supérieure, le gouvernement va augmenter de quelques euros le
salaire net.
Comment réalise-t-il ce tour de
magie ? En faisant payer les retraités, car eux subiront l’augmentation de la
CSG sans compensation et paieront pour le manque à gagner dans les caisses de
l’État. Autrement dit, Macron a inventé un nouveau type d’augmentation de
salaire : l’augmentation payée par les retraités, c’est-à-dire par nos
grands-parents ou nos parents !
Même en supposant qu’un krach
financier n’éclate pas dans les prochains mois et que la reprise économique se
confirme, les travailleurs ne seront pas plus invités aux réjouissances demain
qu’ils ne l’ont été hier.
Tant que la bourgeoisie et ses
valets politiques mènent la danse, ils poursuivront leur offensive
anti-ouvrière et s’arrogeront les fruits du travail collectif. Pour que les
choses changent, il faudra que les travailleurs s’attaquent au grand patronat.
Il y a bientôt 50 ans, en
mai-juin 1968, c’est la grève générale qui fit lâcher à De Gaulle une
augmentation du smic de 35 %. En 1936, c’est la grève générale qui imposa la
semaine de cinq jours, les congés payés et les conventions collectives à un
patronat tremblant devant les occupations d’usines. Lutter collectivement, nous
organiser : il n’existe pas d’autres moyens de changer notre sort.
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