Grande défiance de rigueur
Dans
l’opération financière qui se profile sur l’espace Jean Vilar, le cœur de
celle-ci est le projet immobilier. Mais sur celui-ci, c’est le plus grand silence.
Rien lors de la présentation de mardi dernier, ni sur l’incidence de la
construction de 160 logements sur les équipements publics du quartier.
En revanche, le cœur de cette
présentation concernait l’activité commerciale que le promoteur prévoit dans
son projet.
A ce propos, on peut déjà noter que
depuis mars 2016, les éléments de cette activité ne cessent d’évoluer, sans que
les habitants soient mis au courant au fur et à mesure. Ainsi, ces derniers apprirent par hasard
qu’un Leclerc était susceptible de s’installer, puis le mardi 19 décembre, on
nous a dit que ce serait plutôt l’Intermarché du centre
qui serait déplacé d’Henri Barbusse pour être incorporé au « projet Héloîse »,
sans pour autant que cela soit très précis : une augmentation « faible » de
la surface de 1200 à 1800 m², mais on nous a parlé également d’une superficie
totale de 3500 m²… Comprend qui peut. Qu’en est-il exactement ? On peut nous
dire autre chose demain, et l’on n’est pas dans le secret des petits dieux…
En revanche, un certain nombre de
choses sur le plan de la situation commerciale locale nous ont paru totalement manquer
de sérieux. On nous a parlé d’une zone de clientèle potentielle de 900 000
personnes. Comme si cette zone potentielle n’était pas celle de bien d’autres
communes voisines qui, elles aussi, tentent de vivifier leur commerce. On a comparé
la commune d’Argenteuil à celle d’Asnières, en nous donnant des éléments déjà
étonnants en eux-mêmes : 315 commerces à Asnières, 191 à Argenteuil !
Comme si les nombreuses voies et places commerçantes d’Asnières pouvaient être
comparées à la concentration (certes à problèmes) de l’activité commerciale en
difficulté dans le centre d’Argenteuil, populaire de surcroît !
Nous le répétons, faire revenir, à
notre époque, les habitants des quartiers périphériques vers le centre
d’Argenteuil est une gageure, au vu des questions d’image, de difficultés de
circulation, de l’organisation elle-même de la Ville. Les habitants des quartiers
périphériques très peuplés de la commune sont attirés vers l’extérieur de
celle-ci, non seulement par l’existence de centres commerciaux de proximité ou
accessibles (Carrefour Sannois, Carrefour Sartrouville, Grand frais), mais
aussi par des ouvertures vers l’extérieur et d’autres centres commerciaux par
des portes routières sur l’A15. Et l’on ne développera pas le rôle commercial
que joue le quartier Saint-Lazare et le centre commercial de cette gare qui
absorbe une part importante des achats des habitants d’Argenteuil.
Le rôle d’un promoteur n’est pas, nous
le rappelons, l’utilité sociale. Il est de faire des affaires.
Ensuite, il peut entourer cet objectif de mots sympathiques,
et trouver pour cela de belles formules : Argenteuil « a un gros
potentiel », nous sommes « extrêmement confiants », mais pour
assumer la réalité de demain, le promoteur et ses belles paroles ne seront plus
là.
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