En novembre, en hiver, ils iront où maintenant ?
Les habitants de la rue des
Aviateurs dans la plaine d’Argenteuil, vers la route de Cormeilles, ont été
expulsés hier matin par la force publique et leurs habitats immédiatement
détruits au bulldozer.
Eux
et leurs soutiens avaient pu espérer que la loi « Egalité et citoyenneté »
votée en janvier dernier pourrait leur faire bénéficier de la « trêve
hivernale » des expulsions commencée le 1er novembre. Il n’en a
rien été. L'ordonnance d'expulsion du 27/10, initiée sur plainte de la
municipalité, le précisait, l'occupation
illégale d'un terrain constituant une voie de fait, le sursis hivernal était
supprimé "de manière à permettre l'expulsion même durant la période entre
le 1er novembre et le 31 mars".
Démonstration
est faite que les avancées de la loi, sont aisément contournables. La « justice »
en cette occasion satisfait le "donneur d'ordre" le requérant de la
force publique, et dénie le nouveau droit des habitants de bidonvilles. La
justice se porte aux côtés des forts et non en défense des faibles. Ce n’est
guère une surprise.
Les
associations de soutien aux Roms sont confrontées encore une fois à la
difficulté de faire appliquer la loi, comme c'est souvent le cas pour la
scolarisation en primaire, refusée par les maires, alors que la loi l'impose !
Cette
expulsion est d’autant à dénoncer qu’elle concernait un campement dans sur des
terrains certes communaux, mais qui sont en déshérence depuis plus de cinquante
ans, depuis l’époque où des expropriations avaient eu lieu en vue du doublement
projeté de la ZUP du Val Nord.DM
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