Face
aux travailleurs de GM&S venus défendre leur emploi, Macron a une nouvelle
fois affiché son mépris de classe. Il y a un mois, il s’en prenait aux «
fainéants ». Aujourd’hui, il s’en prend à ceux qui manifestent et sont accusés
de « foutre le bordel ». Pour ce représentant du patronat, les travailleurs
devraient se laisser exploiter et licencier sans protester ! Des propos tenus
loin des travailleurs, qui ont trouvé face à eux des CRS et des gaz lacrymogènes.
Mais
ceux qui « foutent le bordel » dans la société, ce sont les capitalistes et
tous ceux qui, comme Macron, servent leurs intérêts à l’Élysée et dans les
ministères.
GM&S
est un sous-traitant de Peugeot et de Renault. Ces deux constructeurs automobiles
sont directement responsables des licenciements qui touchent 157 travailleurs,
sur un effectif total de 277 salariés. Les profits de Peugeot et de Renault
atteignent des niveaux record, plus de 5 milliards d’euros, soit l’équivalent
de dizaines de milliers d’emplois. Mais les dirigeants de ces groupes veulent
en faire encore plus.
Les
entreprises du CAC 40, parmi les plus riches du pays, ont réalisé plus de 50
milliards de bénéfices sur les six premiers mois de l’année. Plus de 40
milliards d’euros de dividendes ont été distribués aux actionnaires, un record
depuis 2006 ! Mais ces profits ne tombent pas du ciel, ils sont produits par
l’exploitation des travailleurs, par la suppression de milliers d’emplois, par
l’accroissement incessant des rythmes et des charges de travail et par les
salaires bloqués.
Pour
permettre aux riches, aux propriétaires de yachts et autres signes extérieurs
de richesses, d’augmenter encore leur fortune, Macron leur a ouvert les caisses
de l’État : plus de 3 milliards vont leur être donnés avec la réforme de l’ISF
! Et surtout, il a servi au patronat la réforme du Code du travail dont ils
rêvaient en faisant sauter les quelques barrières légales qui garantissaient
des droits collectifs aux travailleurs.
Décidées
depuis le sommet de l’État et dans les conseils d’administration des
entreprises, les attaques se poursuivront tant que les travailleurs ne s’y
opposeront pas.
Les
routiers viennent de montrer qu’il est possible de faire reculer le
gouvernement. Avec les ordonnances sur le Code du travail, leurs primes, leur
treizième mois et leurs frais de déplacement auraient pu être décidés au niveau
des entreprises. Les routiers pouvaient craindre à juste raison des baisses de
revenu pouvant atteindre 1 200 euros. En se mobilisant, ils ont imposé au
patronat du secteur et au gouvernement la signature d’un accord qui garantit le
maintien de leur rémunération.
Ce
recul est un encouragement pour tous les travailleurs.
Le 10
octobre, les salariés de la fonction publique étaient appelés à faire grève et
à manifester contre le blocage des salaires, les 120 000 suppressions de postes
programmées et la dégradation de leurs conditions de travail. Les salariés du
public ont raison de se défendre et l’ensemble des travailleurs ont toutes les
raisons de refuser la dégradation de l’école, des hôpitaux et des services
publics.
Dans
des entreprises du privé, dans les transports, à la SNCF, des syndicats avaient
appelé à se mobiliser le même jour que les fonctionnaires. Dans de nombreuses
villes, salariés du public et du privé ont défilé ensemble. Les travailleurs
sont tous attaqués et ils devront se battre tous ensemble pour mettre un coup
d’arrêt à l’offensive conjointe du gouvernement et du patronat.
La CGT
a appelé à une nouvelle journée d’action nationale le 19 octobre. Elle a
raison, car il est indispensable que toutes les mobilisations en cours se
retrouvent dans un mouvement d’ensemble. Une telle journée est indispensable
pour que les travailleurs reprennent confiance dans leur force collective et
leur capacité à rendre les coups.
Il faut
tout faire pour que cette journée de mobilisation soit réussie.
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