Contre
les ordonnances de Macron : manifestons le 12 septembre !
C’est dans la semaine du 21 août
que devrait être dévoilé partiellement, aux représentants du patronat et à ceux
des confédérations syndicales, le contenu des ordonnances sur la réforme du
Code du travail. Puis viendrait, selon le calendrier gouvernemental, la
présentation de l’intégralité du projet le 31 août, après son passage devant le
Conseil d’État.
Toute la logistique macroniste
est en place. Le directeur de cabinet de la ministre du Travail occupe ses
congés à peaufiner les ordonnances. Le conseiller social de l’Élysée est déjà
de retour pour y mettre la dernière touche. Un groupe d’experts serait attelé à
la tâche, dans le plus grand secret, dans les bureaux de la direction générale
du Travail. Une telle mise en scène ne dissimule en rien – ou plutôt fait tout
pour rendre claires – l’aggravation de la loi El Khomri et l’attaque
généralisée contre le monde du travail qui se prépare.
« Si à
la sortie on a de l’eau claire, on continuera à s’enfoncer dans une morosité
économique », menace un dirigeant de la CPME, la confédération des
petites et moyennes entreprises. Les patrons se réjouissent à voix haute de
pouvoir dorénavant licencier comme bon leur semble, libérés des quelques
réglementations qu’ils considéraient comme des entraves, et se procurer à leur
gré une main-d’œuvre la moins chère possible, le temps jugé nécessaire, aux
horaires correspondant aux besoins de leur production.^
Personne ne peut douter qu’une
batterie de nouvelles attaques se profile contre des millions de travailleurs,
avec ou sans emploi, sans compter celles qui toucheront les travailleurs
retraités. Qu’il s’agisse de donner la priorité aux accords d’entreprise,
décidés parfois par le seul patron, appuyés sur un référendum organisé par ses
soins ; qu’il s’agisse de faciliter le licenciement des salariés qui ne
pourraient se plier au nouveau règlement ou sous tout autre prétexte ; qu’il
s’agisse de vider progressivement de son contenu le compte pénibilité, présenté
comme un progrès par les dirigeants de la CFDT. Même un dirigeant de la
confédération syndicale des cadres, la CFE-CGC, considère que la réforme Macron
du Code du travail est « un projet qui nous fait régresser de
pratiquement trente ans ».
Et ce n’est qu’un volet du projet
de Macron. On le sait déjà suffisamment, ne serait-ce qu’avec l’annonce de la
diminution des APL et les 20 milliards de restrictions de dépenses publiques,
il a prévu de serrer la vis à tous les travailleurs, y compris aux plus
pauvres. La réforme du Code du travail, réclamée de longue date par le
patronat, est aussi un drapeau : elle désigne la cible de Macron et de la
bourgeoisie, le monde du travail. Les travailleurs se doivent de répondre à la
hauteur de l’attaque.
Satisfaites par l’organisation de
quelques heures de rencontres, dont elles ne peuvent ignorer qu’elles
constituent une mascarade, les directions syndicales jouent plus ou moins le
jeu souhaité par Macron et Philippe. Mais la CGT, Solidaires et des militants
de FO et de la FSU appellent à une journée de grève et de manifestations le 12
septembre. Il reste trois semaines pour préparer cette mobilisation. Et, pour
mettre un coup d’arrêt au plan d’attaques de la bourgeoisie, ce ne devra être
qu’un début.
Viviane
LAFONT (Lutte ouvrière n°2559)
Tous
ensembles le 12 septembre !
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