Migrants
: après l’évacuation du camp de la porte de la Chapelle
Vendredi 7 juillet, près de 2 800
migrants ont été évacués du camp situé à la porte de la Chapelle, à Paris, où
ils vivaient dans la rue, dormant sur des matelas à même le sol ou dans des
tentes. C’était la 34e évacuation depuis 2015.
Avec la chaleur, la situation
devenait intenable, le site ne disposait que de trois points d’eau et de sept
latrines. La gale et les poux s’y étaient installés. Mais, à part un
hébergement de quelques semaines dans des gymnases en région parisienne, aucune
solution n’est proposée, et rien n’est prévu pour les nouveaux arrivants.
Dimanche 9 juillet, de nombreux migrants étaient à nouveau installés à la porte
de la Chapelle, certains ayant quitté les gymnases où ils se trouvaient
entassés, d’autres venant d’arriver.
Le centre de premier accueil de
la porte de la Chapelle, ouvert par la mairie de Paris en novembre 2016, était
prévu pour 400 personnes, le temps qu’elles se reposent pendant cinq à dix
jours, avant de les diriger vers un des 301 centres d’accueil et d’orientation
dans le pays. Mais il est depuis longtemps saturé. Face à l’urgence, la maire
de Paris, Anne Hidalgo, a proposé un projet de loi prévoyant entre autres des
centres d’accueil dans toutes les grandes villes du pays, en particulier celles
par où passent les migrants, comme Nice, Marseille ou Lyon.
Mais le gouvernement ne donne
aucun signe qu’il veut améliorer la situation. Le ministre de l’Intérieur,
Gérard Collomb, a refusé l’ouverture d’un centre d’accueil à Calais, ou même
simplement la création de points d’accès à l’eau, de toilettes, de douches,
sous prétexte qu’il ne faut pas créer d’appel d’air. Et il a répété cette
expression la semaine dernière, lorsqu’il a reçu à Paris les ministres de
l’Intérieur allemand et italien afin d’envisager des solutions communes.
Mais le fait de ne rien prévoir pour
leur accueil n’empêche pas les migrants de quitter leur pays pour fuir
l’horreur de la guerre et de la misère. La seule solution à ce drame est de
permettre aux migrants de voyager en sécurité et de les accueillir en leur
offrant un toit et une perspective de refaire leur vie ici. Contrairement à ce
que prétendent tous les démagogues qui alimentent la xénophobie, un pays comme
la France en aurait tout à fait les moyens.
Hélène COMTE (Lutte ouvrière n°2554)
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