Camions-citernes
: chauffeurs en grève
Les conducteurs de camions
transportant des matières dangereuses, comme du carburant, du gaz ou des
produits chimiques, sont en grève depuis vendredi 26 mai. Ils organisent des
barrages filtrants autour des dépôts et essaient de rallier d’autres
conducteurs à leur mouvement.
Les conducteurs en grève exigent
que, dans la convention collective du transport routier, soient prévues des
mesures spécifiques prenant en compte la dangerosité de leur métier. Ils
réclament par exemple un suivi médical tous les six mois car, lorsqu’ils
chargent et déchargent les camions ils sont exposés à des émanations de
produits toxiques malgré leurs vêtements de protection. Ils veulent aussi que leurs
véhicules soient équipés d’alarmes se déclenchant en cas de malaise.
Les revendications portent
également sur le temps de travail, qui est actuellement de 11 à 12 heures par
jour. La CGT, qui est à l’origine du mouvement, réclame de le ramener à 10 heures,
avec une période de repos hebdomadaire obligatoire de 45 heures consécutives.
Les grévistes réclament enfin un
treizième mois et une augmentation du taux horaire minimal de 10 à 14 euros.
La grève a été déclenchée alors
que les organisations patronales du transport routier faisaient la sourde
oreille depuis le 10 mai. Les conditions dans lesquelles elles obligent les
chauffeurs de camions-citernes à travailler sont pourtant scandaleuses. Ne pas
avoir à risquer sa santé, voire sa vie, en conduisant, ou ne pas avoir à faire
56 heures par semaine, cela devrait être reconnu depuis longtemps. Il en va de
la sécurité des chauffeurs, mais aussi de tous les usagers de la route et des
riverains.
Cette situation perdure pourtant,
simplement parce qu’elle assure les profits des patrons du secteur routier et
contribue à grossir ceux des grandes sociétés chimiques ou pétrolières. Cela a
assez duré, et pour se faire entendre les chauffeurs ont utilisé la meilleure
arme à leur disposition, la grève.
Daniel MESCLA (Lutte ouvrière n°2548)
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