Camp de
migrants évacué : liberté de circulation et d’installation pour tous !
Mardi 9 mai, une nouvelle
opération de police d’évacuation d’un camp de migrants se situant près de la
porte de la Chapelle à Paris a été effectuée sous le nom hypocrite de « Mise à
l’abri ». 1 600 personnes, dont des femmes et des mineurs isolés, ont été
emmenées en car avec la promesse d’être relogées provisoirement.
Ce même campement avait déjà été
évacué en mars de cette année. Il n’y avait que 200 personnes à l’époque. Il se
situe à proximité du centre humanitaire ouvert par la mairie de Paris afin
d’assurer pour une durée de quelques jours un toit aux réfugiés et des aides,
dont un suivi médical. Mais ce centre ne peut accueillir que 400 personnes,
alors plus de 1 500 personnes se sont retrouvées à dormir dehors, dans des
conditions révoltantes, en espérant y obtenir une place.
Cela fait deux ans que l’État met
une grande énergie à évacuer des dizaines de campements à Paris ou à Calais.
Mais les réfugiés chassés par la police n’ont d’autre choix que de trouver un
nouveau trottoir, un nouvel abri, pour survivre et attendre que leur situation
soit au moins analysée. Le centre humanitaire de Paris est une goutte d’eau. Le
gouvernement a toujours refusé de faire les efforts nécessaires pour accueillir
ces migrants, préférant tenter de faire disparaître le problème par ces
évacuations aussi inutiles que sordides.
Ce sont des bénévoles et des
associations caritatives qui prennent en charge une partie de l’hébergement des
migrants laissés pour compte, car les places n’ont jamais été suffisantes. Et
certains de ces bénévoles sont aussi mis en accusation pour ces gestes de
solidarité.
Le gouvernement Hollande a refusé
d’avoir une politique respectable face au drame vécu par ces dizaines de
milliers de réfugiés. Il a flatté les préjugés racistes en les pourchassant et
en présentant leur accueil comme un problème dans un pays riche de 65 millions
d’habitants. Cela a favorisé la montée du FN, mais ne peut empêcher ces hommes
et ces femmes de chercher à tout prix une solution, quitte à subir des
conditions de vie indignes et les outrages et les vexations de la police.
La seule solution à ce drame est
de permettre aux migrants de voyager en sécurité et de les accueillir en leur
offrant un toit et une perspective de refaire leur vie ici.
Refuser l’indignité pour les
autres, c’est défendre sa propre dignité !
Marion AJAR (Lutte ouvrière n°2545)
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