Dans
les médias
Ce soir samedi 8 avril
à 23h30
Dimanche 9 avril
à 20h00
LCI : Interview de Jean-Pierre
Mercier
Mardi 11 avril
à 06h20
France Inter :
Interview de Nathalie Arthaud
à 08h30
France Info TV :
Nathalie Arthaud est l'invitée de la matinale
à 18h30
Public Sénat :
Nathalie Arthaud est invitée dans l'émission L'épreuve de vérité
à 19h15
Radio Classique :
Interview de Nathalie Arthaud
Nos
positions. Aujourd'hui sur :
L’Europe
Les frontières des États européens
sont dépassées depuis bien longtemps par l’ampleur mondiale des échanges
économiques. Une Europe réellement unie serait un progrès. Elle est une
nécessité.
Cela fait au bas mot 60 ans que
les principaux États européens tentent d’unifier leur territoire en un espace
économique commun.
Ils n’y sont arrivés que très
partiellement, en unifiant surtout ce qui était utile au mouvement des capitaux
et des marchandises.
Pour les bourgeoisies
européennes, le fait que l’économie des États-Unis, grâce à un vaste territoire
unifié et surtout à un État central, surclasse celle des pays européens, a été
un aiguillon pour qu’elles essayent de surmonter leurs divisions nationales.
Mais, d’un autre côté, les grands groupes capitalistes français, britanniques
ou allemands restent attachés à leur propre État national, dont ils obtiennent
en permanence soutiens et appuis de toutes formes - y compris au détriment de
leurs concurrents européens - comme des commandes, des subventions, une aide
diplomatique pour remporter des marchés à l’étranger, ou encore le soutien
politique et militaire à des dictatures bien disposées à leur égard.
Cette contradiction explique la
lenteur et le caractère laborieux de la construction de l’Union européenne. Une
partie de ses membres ont fini par se doter d'une monnaie unique avec l'euro.
Mais l’absence d’une véritable unification politique rend cette construction
fragile et susceptible d’être remise en cause. L'Union européenne reste une
arène où s'exprime les rivalités nationales qui font tanguer régulièrement
l’ensemble de l’édifice et menaceront demain, en cas de crise importante,
jusqu’à son existence.
Les rapports qui régissent les
relations à l'intérieur de l'Union européenne ne sont pas différents de ceux
qui existent dans le reste du monde impérialiste : les États les plus faibles
sont subordonnés aux impérialismes dominants, à commencer par l’Allemagne, la
Grande-Bretagne et la France. Le paravent des institutions dites
"démocratiques" masque mal le talon fer des bourgeoisies européennes
les plus puissantes qui s'impose à toutes les populations d'Europe, comme l’a
montré récemment l’exemple de la Grèce dont la population a été saignée par des
années d’austérité, sans qu’il soit jamais tenu compte des votes qui ont eu
lieu.
Spéculant sur le mécontentement
et le rejet suscités par cette Europe des capitalistes, des démagogues mettent
en avant le retour à des États nationaux « souverains ». Mais ces
États n’ont jamais été autre chose que les instruments des bourgeoisies nationales
pour imposer leur dictature sur leur population. Le rétablissement des
frontières nationales se traduirait par une régression économique et sociale
que les classes dominantes feraient payer en premier lieu aux travailleurs et
aux couches populaires.
Dès aujourd’hui, à force de
dresser toujours plus de murs et de barbelés pour s’opposer à l’entrée des
migrants de plus en plus nombreux à fuir la misère et la guerre ravageant les
pays les plus pauvres, cette Europe forteresse se retrouve menacée d’être à
nouveau morcelée par des frontières intérieures et, demain peut-être, par de
nouvelles guerres suscitées par le déchainement des nationalismes.
En tant que communistes, nous
combattons les idées nationalistes, la xénophobie et tout ce qui oppose les
travailleurs les uns aux autres. Nous sommes favorables à tout ce qui va dans
le sens de la disparition des frontières.
Seuls les travailleurs, en se
débarrassant du capitalisme, peuvent mettre en place une Europe véritablement
unie et fraternelle : les États-Unis socialistes d’Europe. Et cette Europe-là
ne pourra être que le début d’une union de tous les peuples à l’échelle
mondiale.
Quitter
l’Union européenne et retrouver de la « souveraineté » ?
Parler de la souveraineté du
peuple, c’est une escroquerie politique ! Les seuls
souverains dans cette société, ce sont les capitalistes :
Michelin, le roi du caoutchouc ; Bettencourt, la reine des cosmétiques ; Sanofi,
le grand maître des médicaments.
Quand on est exploité, on n’est
souverain de rien du tout, que les lois se décident en France ou à l’échelle de
l’Europe. On est dépendant de cette classe qui possède les capitaux et qui a le
pouvoir de nous embaucher, de nous verser un salaire, de fixer nos horaires,
les dates de nos congés… On est dépendant pour le choix de son métier, de son
poste de travail, pour son lieu de travail. Parler de souveraineté, c’est une
façon de brouiller la conscience des travailleurs et de les détourner de leur
combat de classe, en leur faisant croire qu’il y a des intérêts communs entre
les travailleurs et la bourgeoisie.
Quand Marine Le Pen prétend que
l’État français ne peut venir en aide aux entreprises françaises à cause des
règlements de l’Union européenne, elle ment ! Alstom
et PSA ont bénéficié de
milliards d’euros versés par l’État sous
différentes formes, sous Sarkozy comme sous
Hollande. Cela n’a nullement protégé les travailleurs dans ces grands groupes
qui ont supprimé des milliers d’emplois.
Les dirigeants français n’ont pas
besoin des directives européennes pour s’attaquer aux travailleurs. La loi
travail n’a pas été imposée par Bruxelles, mais rédigée par les chefs de
cabinet de Valls, Macron et El Khomri sous la dictée du grand patronat
français.
Si les classes populaires
européennes subissent l’austérité, si la population grecque est pressurée, ce
n’est pas à cause des traités européens. C’est pour que les grandes banques,
françaises aussi bien qu’allemandes, comme la Société générale, BNP-Paribas et
la Deutsche Bank, soient remboursées coûte que coûte.
Alors, laissons les mots d’ordre
de souveraineté du peuple ou de la France aux partisans de la bourgeoisie et
reprenons les objectifs qui ont toujours été ceux du mouvement ouvrier : l’émancipation des exploités, à l’échelle de la planète.
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