Pour un droit à la santé général et gratuit pour tous
Au
vu du recul des remboursements de la Sécurité sociale et des limites de
ceux-ci, l’absence d’une mutuelle est effectivement une catastrophe, en cas de
graves problèmes de santé et d’hospitalisation en particulier. Ce défaut
concernerait plus de 5000 personnes sur la commune.
Alors
on ne peut que se réjouir de cette opération d’information et de conseil,
tout en en rappelant les limites.
La
question de l’adhésion à une mutuelle est pour l’essentiel une question de
revenu, et sur ce plan, ce « conseil » ne changera rien. C’est
d’abord cette question que la société devrait régler. L’information municipale
le reconnaît d’une certaine façon lorsqu’elle indique que le but de ce conseil
sera d’aider au « Libre choix de la
formule selon vos besoins ». Ce ne serait-pas plutôt « selon nos
moyens » ?
L’obligation
aux salariés embauchés de disposer d’une mutuelle a entraîné des grandes
manœuvres dans le secteur de l’assurance-maladie. L’organisme avec lequel va
travailler la municipalité se présente comme une « association d’assurés à but non lucratif, régie par la loi du 1er
juillet 1901 ». Certes. Mais aujourd’hui, on est bien loin de la
« mutualité » des origines, et dans ce secteur qui draine de
gigantesques sommes, le profit des banques et du secteur des assurances n’est
jamais loin. Aucune illusion à avoir et à diffuser sur ce plan.
Il
n’y a donc « aucun engagement
financier pour votre commune ». On espère tout de même du personnel
communal supplémentaire, pour l’action sociale du CCAS en particulier.
Sur
le fond, sur la question de la nécessité d’une vraie « sécurité
sociale » qui n’aurait pas besoin de « complémentaires », nous
renvoyons à l’article ci-dessous.DM
Nos
positions :
La
position de Lutte ouvrière sur la Sécurité sociale
Sécurité sociale
Voilà
maintenant plus de vingt ans que, sous le prétexte d’un trou de la Sécurité
sociale, en réalité pas si important que cela au regard du budget (près de 500
milliards d’euros) et surtout totalement dû à la baisse ou au défaut des
cotisations patronales, l’accès des travailleurs aux soins est de plus en plus
difficile. Augmentation du forfait hospitalier, déremboursements et moindres
remboursements des médicaments, franchises médicales, diminutions des dépenses
hospitalières : les difficultés d’accès aux soins sont telles qu’un nombre de
plus en plus grand de malades n’ont d’autre choix que d’y renoncer.
Voilà
aussi plus de vingt ans que tous les gouvernements s’attaquent à la retraite de
la Sécurité sociale, contraignant les salariés à cotiser, et donc à travailler
plus longtemps, pour toucher finalement une pension plus réduite.
Et
voilà enfin plus de vingt ans que, sous le prétexte de ce déficit de la
Sécurité sociale, salariés, retraités et chômeurs paient cet impôt Sécu qu’est
la CSG, la contribution sociale généralisée, inventée en 1991 par le ministre
socialiste Michel Rocard. Si son taux était initialement de 1,1 %, la droite le
fit passer à 2,4 % en 1993 puis à 3,4 % en 1997 et, un an plus tard, le
gouvernement du socialiste Jospin le portait à 7,5 %. Faire payer plus en
protégeant moins est bien le leitmotiv tant de la droite que de la gauche.
On
a entendu et réentendu jusqu’à la nausée que le déficit du budget de la « Sécu
» était dû à la hausse du chômage ou au vieillissement de la population. Mais
derrière un prétendu bon sens, il y a en réalité un point de vue de classe,
celui de la bourgeoisie. C’est elle qui alimente le chômage en supprimant des
emplois pour accroître ses profits mais elle veut que ce soit la collectivité
qui prenne en charge les pots cassés dont elle est responsable.
Cela
ne l’empêche pas, au contraire, de considérer le budget de la Sécurité sociale
comme un magot dans lequel elle peut puiser. Les industries pharmaceutiques
font une part considérable de leurs bénéfices grâce au budget de la « Sécu »,
mais pas seulement elles. Il y a aussi les bétonneurs qui construisent les
hôpitaux et font des bénéfices avec le budget de la « Sécu ». Ou même les
banques qui récupèrent des sommes de plus en plus importantes à travers
l’endettement croissant des hôpitaux.
Alors
le problème n’est pas de savoir si le budget de la Sécurité sociale est en
équilibre ou pas, mais d’imposer que la bourgeoisie paye pour les dégâts
sociaux que son système engendre et de l’empêcher de nuire, en l’expropriant.
Plus
fondamentalement, il serait normal que le système de Sécurité sociale soit
exclusivement financé en prenant sur les revenus de la classe bourgeoise.
Toutes les richesses accumulées par cette minorité de riches privilégiés sont
le produit du travail et de l’exploitation des classes laborieuses. Que ces
richesses servent à garantir la santé et les retraites de ceux qui en sont à
l’origine, ce serait la moindre des choses !
Prochain article sur Argenteuil, demain : retour sur les Berges...
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