Nous
rappelions il y a quelques jours l’histoire du 8 mars, journée internationale
des femmes. Celle-ci fut une initiative du mouvement ouvrier révolutionnaire,
du mouvement communiste, au début du XXème siècle. Nous sommes bien loin de
tout cela aujourd’hui parmi la multitude d’initiatives qui fourmillent au sujet
de cette journée, et qui, pour nombre d’entre elles, sont bien loin du combat
des femmes pour l’égalité, et surtout ne concernent pas le combat des femmes du
monde du travail, pourtant les premières victimes de cette inégalité.
Ainsi, si le journal de la municipalité
d’Argenteuil, L’Argenteuillais, fait dans sa dernière édition le « portrait »
d’une femme, c’est celle d’une «chef d’entreprise », d’une PME importante
plus précisément.
Si l’on nous permettait d’utiliser les
colonnes du quinzomadaire local, voilà le portrait d’une femme du monde du
travail que nous aurions voulu éditer.
Une vie difficile
« Je
suis ATSEM dans une école maternelle de la Ville (ou ASEL ou « animatrice »
ou employée aux « affaires générales », ou de tout autre service).
Après 15 ans d’ancienneté, le pouvoir d’achat de mon salaire n’a pas cessé de se dégrader. En tout cas, ce salaire est
bien loin des 1800 euros net, le minimum aujourd’hui pour vivre décemment. Et
cela pour un temps de travail annualisé qui a été augmenté il y a un an et demi
par la municipalité.
Mes
conditions de travail se sont profondément dégradées elles aussi. C’est la
conséquence de la suppression massive de postes opérée depuis trois ans. Si le
manque d’agents l’exige, je peux être appelée à quitter mon école de
rattachement pour aller « boucher les trous » ailleurs. Aucun moyen
de transport n’a été prévu. Que je me débrouille…
Ma
semaine de travail s’élève à 40 heures 35. Le temps d’encadrement des enfants
sur le temps du midi a été augmenté. En revanche, l’élasticité de mes
possibilités de congé a été réduite à mes dépens. Je dois en outre laver ma
blouse de travail, alors que cela devrait revenir à mon employeur…
Je
ne vous parlerai pas de ma vie hors du travail, du poids des conséquences de la
dégradation des services utiles à la population sur ma vie et celle de ma
famille. A l’école, pour mes enfants…
Oui,
vraiment, le combat des femmes du monde du travail pour l'égalité et la liberté de vivre continue plus que jamais » !
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