C’est
bien volontiers que nous reproduisons cet article in-extenso du Parisien-95 qui
résume la situation à l’hôpital public. Ce journal est en vente dans de nombreux points de vente sur la Ville, dont celui de la librairie du Presse-papier, avenue G. Péri.
A bout,
le personnel soignant se met en grève
« Je me
présente, je suis une bonne à tout faire d’après mon chef de service ». Non
sans ironie, cette aide-soignante exprime le ras-le-bol d’une partie du
personnel de l’hôpital d’Argenteuil. Ce mardi, elle a participé avec une
trentaine d’autres collègues, infirmiers et agents des services techniques, à
la grève organisée par le syndicat autonome. Ils dénoncent des services « en
sous-effectif » avec des « arrêts maladies ou des congés maternités non
remplacés », un travail « à flux tendu », une « mutualisation des moyens
humains »… « La semaine dernière, il y avait une infirmière au service de
chirurgie pour 30 patients », peste l’une des grévistes venue sur son jour de
repos, comme d’autres. « C’est dangereux ! ». « Aux urgences, il y a 10 ans, il
y avait 180 passages par 24 heures, aujourd’hui, on dépasse les 300 passages
avec le même nombre de soignants, ajoute une autre. Cela génère de
l’agressivité, on n’a moins de temps pour s’occuper des gens »,
regrette-t-elle.
Les grévistes ont été reçus par
la direction consciente des problèmes soulevés. « Vous dites des choses
exactes, l’intensification du travail est une réalité », a reconnu le
directeur, Bertrand Martin. « C’est très dur pour tout le monde en plein hiver
» ajoute-t-il faisant référence à l’épidémie de grippe. « Mais la direction
défend cet hôpital », assure-t-il. « L’hôpital est encore déficitaire à 1,5 M€,
donc soit on continue l’effort collectif soit on ferme des services, je n’ai
fermé aucun service jusque-là », précise-t-il. Sans apporter de solutions
concrètes et immédiates au mal-être des soignants, la direction vient de lancer
une grande enquête de vie et de travail auprès des équipes qui a déjà recueilli
plus de 1 000 réponses dans le but « d’objectiver » les dysfonctionnements.
Marjorie
Lenhardt
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire