dimanche 2 octobre 2016

Avortement : un droit fondamental pour les femmes, en Pologne comme ailleurs. Rassemblement aujourd'hui à 15 heures devant l'ambassade de Pologne terre-plein des Invalides


Pologne : pour le droit des femmes à disposer de leur corps

 En Pologne, depuis 1993, le droit à l’avortement a été extrêmement restreint. Une femme ne peut légalement interrompre une grossesse que si celle-ci est la conséquence d’un viol ou d’un inceste, si le fœtus souffre d’une grave malformation ou si la vie de la femme ou sa santé est en danger. C’est une des législations les plus liberticides et les plus répressives qui soient. Eh bien c’est encore trop permissif pour le gouvernement polonais et les réactionnaires en soutane qui le soutiennent.

Depuis le 21 septembre, le Parlement polonais discute d’un projet de loi, présenté par une association émanant de l’Église catholique de Pologne, par lequel l’avortement deviendrait totalement interdit. En effet une grossesse ne pourrait être interrompue que quand des personnels de santé l’estimeraient nécessaire pour sauver la vie de la femme. Ainsi, il leur faudrait estimer la proximité de la mort, et pourquoi pas attendre que la femme commence à mourir, pour pouvoir pratiquer légalement l’avortement !

Même en cas de viol ou d’inceste, en cas de problème de développement pour l’enfant, les femmes qui recourraient à l’avortement ou tenteraient d’y recourir seraient passibles de peines de prison pouvant aller jusqu’à cinq ans, de même que ceux ou celles qui les auraient aidées. C’est ce que ces réactionnaires appellent respect de la vie.

Selon les chiffres officiels, 1 000 femmes avortent chaque année en Pologne. Dans la réalité, d’après les organisations de défense des droits des femmes, elles seraient 150 000 à le faire : à l’étranger, pour celles qui en ont les moyens, et dans les pires conditions pour les autres.

Le droit des femmes de décider si elles veulent ou pas mettre au monde un enfant, et donc le droit de recourir à l’interruption médicale d’une grossesse non désirée, est un droit élémentaire. En Pologne, les femmes doivent encore se battre pour le conquérir.

En France, le collectif national pour le droit des femmes appelle à les soutenir par une manifestation à Paris dimanche 2 octobre à 15 h devant l’ambassade de Pologne, aux Invalides, et Lutte ouvrière se joint à cet appel.

                                      Sophie GARGAN (Lutte ouvrière n°2513)

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