Pologne :
pour le droit des femmes à disposer de leur corps
Depuis le 21 septembre, le
Parlement polonais discute d’un projet de loi, présenté par une association
émanant de l’Église catholique de Pologne, par lequel l’avortement deviendrait
totalement interdit. En effet une grossesse ne pourrait être interrompue que
quand des personnels de santé l’estimeraient nécessaire pour sauver la vie de
la femme. Ainsi, il leur faudrait estimer la proximité de la mort, et pourquoi
pas attendre que la femme commence à mourir, pour pouvoir pratiquer légalement
l’avortement !
Même en cas de viol ou d’inceste,
en cas de problème de développement pour l’enfant, les femmes qui recourraient
à l’avortement ou tenteraient d’y recourir seraient passibles de peines de
prison pouvant aller jusqu’à cinq ans, de même que ceux ou celles qui les
auraient aidées. C’est ce que ces réactionnaires appellent respect de la vie.
Selon les chiffres officiels, 1
000 femmes avortent chaque année en Pologne. Dans la réalité, d’après les
organisations de défense des droits des femmes, elles seraient 150 000 à le
faire : à l’étranger, pour celles qui en ont les moyens, et dans les pires
conditions pour les autres.
Le droit des femmes de décider si
elles veulent ou pas mettre au monde un enfant, et donc le droit de recourir à
l’interruption médicale d’une grossesse non désirée, est un droit élémentaire.
En Pologne, les femmes doivent encore se battre pour le conquérir.
En France, le collectif national
pour le droit des femmes appelle à les soutenir par une manifestation à Paris
dimanche 2 octobre à 15 h devant l’ambassade de Pologne, aux Invalides, et
Lutte ouvrière se joint à cet appel.
Sophie
GARGAN (Lutte ouvrière n°2513)
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