Il faut interdire les licenciement, "secs" ou déguisés
La direction de SFR et deux
syndicats, l’UNSA et la CFDT, viennent de signer en quatrième vitesse, au cœur de
l’été, il y a quelques jours, un texte sur le départ « volontaire »
de 5000 salariés de l’entreprise.
Pour
le délégué syndical central de l’UNSA : « Nous avons sécurisé
l’emploi en région. Les salariés dont le poste sera supprimé mais qui ne
veulent pas quitter le groupe pourront être reclassés dans le bassin d’emploi
concerné ».
Mais
bien sûr ! C’est ce que les licencieurs et ce type de « syndicalistes »
répètent toujours en pareilles circonstances avec le résultat final que l’on
sait. On connaît la valeur des reclassements dans des filiales dont l’avenir
est lui-même toujours incertain, avec une pérennité des reclassements à l’avenant.
On connaît également ce que valent les promesses de reclassement, lorsque que l’on
sait qu’un tiers des effectifs est localisé dans les régions, en métropole
comme en outre-mer.
Mais n’en
déplaise au journal Le Monde qui rapporte l’affaire, ce ne sont pas « les » syndicats qui
seraient en passe de valider cet accord, mais les syndicats « majoritaires »
(au vu des dernières élections professionnelles), en l’occurrence l’UNSA et la
CFDT, qui l’ont fait. En revanche, la CGE-CGC des cadres, la CFTC et la CGT de
l’entreprise le dénoncent vigoureusement.
En
tout cas, au-delà de la situation chez SFR, une nouvelle belle démonstration
des micmacs qui permettent au niveau d’une entreprise de licencier des milliers
de travailleurs. Micmacs que prévoit de généraliser la Loi Travail.
Dans
tous les cas, le dernier mot reviendra aux principaux concernés, les
travailleurs eux-même, que l’on veut pousser vers la porte.
Sur
ce sujet également, ci-dessous un article du numéro de cette semaine de notre
hebdomadaire Lutte ouvrière.
SFR :
sabrer dans les effectifs pour soigner les profits
Après l’annonce de SFR de
supprimer 5 000 emplois, soit un tiers de ses effectifs, le gouvernement a
convoqué la direction pour lui rappeler ses engagements en termes d’emplois.
Ce n’est pas le plan de
licenciements en lui-même qui importe pour le gouvernement, mais le fait que
SFR respecte bien la garantie de maintien de l’emploi pendant trois ans conclue
lors du rachat de SFR par Patrick Drahi, ce qui l’obligerait à repousser les
licenciements à l’été 2017… après l’élection présidentielle.
Drahi s’est fait une spécialité
de racheter des entreprises en profitant des possibilités d’emprunter à faible
taux sur les marchés financiers. En quelques années, il s’est ainsi taillé un
empire dans les télécommunications et dans la presse. Il est notamment le
propriétaire de Libération, L’Expansion, RMC et BFM TV.
En fait, Drahi n’a pas attendu
cette annonce pour raboter les effectifs de SFR. En deux ans, 837 départs n’ont
pas été remplacés et au total, sur l’ensemble du groupe qui comprend aussi
l’ex-Numericable, 1 200 emplois ont déjà disparu.
S’il ne tient pas ses promesses
en matière d’emploi, Drahi ne les tient pas non plus en matière
d’investissements. La pose d’antennes relais a été paralysée pendant des mois
et le réseau très haut débit de SFR est devenu le plus faible de France avec
seulement 39 % de la population couverte. À tel point que le nombre de plaintes
a doublé dans les lignes fixes et a augmenté de 50 % dans le réseau mobile.
Drahi a accumulé en peu de temps
une fortune personnelle estimée à 15,5 milliards d’euros, passant ainsi en
trois ans de la 215e à la 57e place au classement des fortunes mondiales.
SFR et ses actionnaires préparent
un nouveau carnage social pour assouvir leur soif de bénéfices, et le
gouvernement ne compte pas réellement s’y opposer. Seuls les travailleurs
peuvent le faire.
Denis Aller (Lutte ouvrière n°2505)
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