Compte
pénibilité : patronat sans scrupule, gouvernement aux ordres
Le patronat aura jusqu’au bout
tenté de bloquer le compte pénibilité, qui doit entrer totalement en
application au 1er juillet. Pourtant, ce dispositif lui permet de
continuer à employer des salariés dans des conditions susceptibles de réduire
leur espérance de vie, ce qui est en soi scandaleux.
Mais à quelques jours de sa mise
en application intégrale, le Medef demandait une fois de plus de modifier les
textes, et l’Union professionnelle artisanale (UPA) un report d’une année.
Créé en janvier 2014, le compte
pénibilité a été présenté alors comme une compensation à l’augmentation de la
durée de cotisation nécessaire pour bénéficier d’une retraite à taux plein. Le
gouvernement et la CFDT prétendaient qu’avec ce compte les travailleurs
effectuant des travaux pénibles pourraient partir un peu plus tôt en retraite,
grâce à des points accumulés.
Dès le début, le patronat a fait pression
avec succès sur le gouvernement pour vider le dispositif de son contenu, déjà
dérisoire. La fiche individuelle de pénibilité prévue à l’origine pour chaque
salarié, et donc contrôlable par lui, a été remplacée par une simple
déclaration des facteurs de pénibilité auxquels le travailleur est soumis. Les
risques sont alors calculés à l’aide d’un référentiel élaboré par chaque
branche d’activité, ce qui élimine tout risque de contestation. Le Medef et les
organisations patronales avaient alors prétendu que les fiches de poste étaient
trop compliquées à tenir pour les patrons, mais il s’avère aujourd’hui qu’une
seule branche a daigné présenter son référentiel au ministère du Travail pour
le faire homologuer.
L’entrée en vigueur du compte
pénibilité a été sans cesse retardée sous la pression patronale. Quatre
critères de pénibilité sont bien comptabilisés depuis le 1er janvier 2015 mais,
pour les six autres, il aura donc fallu attendre le 1er juillet 2016. Il s’agit
de l’exposition au bruit, aux postures pénibles, au port de charges lourdes,
aux vibrations, aux agents chimiques et aux températures extrêmes. Les critères
retenus sont tels qu’il est évident que personne ne devrait travailler dans ces
conditions. Pour les températures extrêmes, par exemple, il faut que le salarié
réalise 980 heures par an dans des températures inférieures à 5 degrés ou
supérieures à 30 degrés pour gagner des points de pénibilité. Et le Medef ose
encore se plaindre que c’est trop difficile à comptabiliser !
Le gouvernement donne au patronat
un permis illimité de maltraiter ses salariés, mais le Medef proteste encore.
Daniel
MESCLA (Lutte ouvrière n°2500)
Manifestation
contre la loi Travail
à 14h00
Lutte
ouvrière appelle à participer aux manifestations contre la loi travail le mardi
5 juillet 2016. A Paris, la manifestation partira de la place d’Italie à 14
heures pour rejoindre la Bastille. Le cortège de Lutte Ouvrière a rendez-vous
au métro Saint-Marcel à partir de 13 heures.
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