Les
polémiques et les surenchères sur le thème de la sécurité ne cesseront pas dans les mois qui viennent.
Elles redoubleront même. Sur ce thème, on verra le PS, la droite et le FN
rivaliser à qui mieux-mieux. Sur le reste, ils sont tous d’accord pour servir
la bourgeoisie et pour essayer d’embrigader la classe ouvrière derrière une
politique au Moyen-Orient et en Afrique qui a conduit à la situation que l’on
sait. Sue ce sujet, un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette
semaine.
Attentat
de Nice : les vautours
La polémique enfle entre le
gouvernement et la droite au sujet des mesures de sécurité prises avant
l’attentat du 14 juillet à Nice. Faille ou pas dans la sécurité ? Police
municipale ou police nationale ? Y a-t-il eu des pressions exercées par le
ministère de l’Intérieur pour orienter le rapport de la police municipale ?
Mais, en réalité, qu’est-ce ça change ? Et c’est bien ce qui rend cette
polémique dérisoire et indécente.
Derrière la police municipale
niçoise, on sent la pression de la droite et d’Estrosi. Mais bien naïf aussi
qui prendrait pour argent comptant les dénégations indignées de Cazeneuve, le
ministre de l’Intérieur. Ce qui est commun aux deux camps c’est le discours
sécuritaire, sur lequel ils veulent se concurrencer. Chacun joue à «
c’est-pas-moi-c’est-toi ».
Le gouvernement a utilisé la
tuerie de Nice pour intensifier les bombardements en Syrie et en Irak et pour
prolonger de six mois l’état d’urgence. Mais l’aviation française bombarde la
Syrie depuis septembre 2015 ; l’état d’urgence a été instauré pour la première
fois le 15 novembre 2015, au lendemain des attentats de Paris, et a déjà été
renouvelé en février dernier. Et cela n’a pas évité l’attentat de Nice. Quant à
Estrosi, il crie d’autant plus fort que, il n’y a pas si longtemps, il vantait
l’efficacité contre le terrorisme du système de télésurveillance niçois.
Ni les uns ni les autres n’ont de
remède contre les attentats terroristes, et ils le savent bien. Ils font de la
communication sur ce thème. Ils utilisent l’émotion pour se concurrencer et
concurrencer le Front national. Et ils n’hésitent pas à semer ainsi la haine et
la division parmi les travailleurs.
Mais au-delà de ces luttes entre
politiciens, ils sont tous d’accord pour essayer d’embrigader la classe
ouvrière derrière une politique d’intervention au Moyen-Orient et en Afrique
pour défendre les intérêts des possédants.
Vincent
GELAS (Lutte ouvrière n°2504)
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