Nous portons à la connaissance
des militants intéressés par l’avenir du mouvement communiste et en
l’occurrence intéressés par les perspectives du PCF, un article extrait du
numéro 2497 de notre hebdomadaire Lutte ouvrière portant sur le dernier congrès
de ce parti, et le début d’un article de la dernière parution du quatre-pages
du PCF d’Argenteuil intitulé « Agir ensemble ». Cet article
s’intitule « Stop à la division à
gauche _ un candidat commun pour 2017. »
Notre
analyse
Congrès
du PCF : perdre sa base pour conserver quelques sièges ?
Lors de son congrès réuni du 2 au
5 juin, Pierre Laurent a été réélu secrétaire national du PCF par 81 % des
votants. Ce bon score ne dissimule pas une baisse régulière du nombre des
adhérents qui participent à la discussion préparatoire du congrès, ni les
désaccords qui le traversent, puisque le texte présenté par la direction n’a
recueilli qu’une très courte majorité, 51 % des votants.
Ces
divergences portent, pour l’essentiel, sur la meilleure formule pour aborder
les élections de 2017 et, en fait, sur la meilleure façon de paraître opposé à
Hollande et à son gouvernement, sans rompre les amarres avec le Parti
socialiste. Il s’agit de ne pas couler avec le navire, mais de ne pas sauter
par-dessus bord. Ce dilemme se répète après chaque épisode où la gauche, avec
ou sans ministres du PCF, s’est discréditée auprès de ses électeurs, ouvrant à
la droite la perspective d’une victoire électorale. Sauf que, dans la situation
actuelle, le discrédit du PS est considérable et que le poids électoral du PCF
régresse.
Dans
la ligne de mire électorale du PCF, ce n’est pas tant l’élection présidentielle
qui préoccupe ses notables. Ils aimeraient bien obtenir le maximum de sièges de
députés, suffisamment pour disposer d’un groupe parlementaire et des avantages
qui vont avec. Dans cet objectif, des alliances avec le PS sont nécessaires.
Pour
montrer que les ponts ne sont pas rompus avec le PS et la gauche de
gouvernement, d’anciens ministres de Hollande, Hamon du PS ou Duflot des Verts,
étaient invités au congrès, tout comme un des chefs de file des frondeurs,
Christian Paul. Tout cela relève de combinaisons politiciennes qui avaient vu
le jour, dans le passé, sous les formules mille fois entendues de « vraie
gauche », « vrai rassemblement à gauche », qu’il faudrait replâtrer pour 2017.
Et comme les expressions « uni » ou « front de gauche » sont usées, le congrès
du PCF a opté pour celle de « front populaire et citoyen » derrière lequel
devrait se rassembler une énième version de la gauche, ou plutôt des équipes
politiciennes qui l’incarnent.
Faute
de trouver un personnage qui puisse incarner ce rôle, le congrès a surtout
décidé de ne rien décider. Avec « La parole au peuple », puis une éventuelle «
votation citoyenne », l’échéance est reportée à novembre 2016. Cela pourrait
bien se terminer par un ralliement à Mélenchon, dont le PCF a activement
contribué à élargir l’audience dans ses propres rangs et, plus encore, dans son
électorat.
Ce
congrès s’est aussi fait l’écho de la lutte contre la loi travail, dont nombre
de militants du PCF sont partie prenante dans les entreprises et les
manifestations. Et ce sont ces militants, qui continuent à faire la force
réelle du PCF, qui assurent son existence et son enracinement, qui peuvent
contribuer à son maintien comme force sociale et politique. Pourtant, les
dirigeants du PCF n’ont à leur proposer aucune autre perspective que l’usage du
bulletin de vote, dont on a pu vérifier, encore récemment, qu’il menait à une
impasse.
B. S.
Extrait
de la publication du PCF d’Argenteuil :
« le PCF lance un appel :
« A
toutes les femmes et les hommes de gauche de ce pays, à tous les électeurs
socialistes : rendez-vous à l’évidence. Après tout ce qui s’est passé,
François Hollande ne peut pas être votre candidat, il ne peut plus être le
nôtre. Il ne peut plus être le candidat qui fait gagner la gauche. Ensemble,
c’est un autre scénario qu’il nous faut écrire : celui d’une candidature
qui porterait à nouveau l’espoir de remettre la France sur les rails du progrès
social.
Arrêtons le gâchis, il n’est pas
trop tard.
La
droite et l’extrême-droit menacent. La France que nous aimons peut le payer
très cher… ». La fin de cet article concerne la consultation que
le PCF compte organiser sur la question. Nous avons tenté de joindre le site
« pcfargenteuil » pour l’indiquer à nos lecteurs afin qu’ils puissent
disposer du texte complet. Il n’est apparemment pas encore en fonctionnement.
Notre
commentaire sur cet extrait de ce texte de la section locale du PCF :
-
« La
France que nous aimons » ? Comme Le Pen, Sarkozy, Valls,
et tous les patrons qui voudraient faire oublier qu’il y a deux camps dans le
pays, celui du monde du travail face à celui des exploiteurs ? Qui veulent
toujours l’union nationale pour que nous oubliions ces intérêts de classe !
Drôle de formulation de la part d’un parti se réclamant du monde du travail,
mais effectivement dans la continuité de la politique nationaliste de ce parti
depuis plus de 80 ans maintenant.
-
En parlant du candidat Hollande : « il ne peut plus être le nôtre ».
Car effectivement il a été celui du PCF au second tour des présidentielles de
2012 ! Avec les conséquences fâcheuses que nous connaissons pour le monde
du travail que seule la candidate de Lutte ouvrière, Nathalie Arthaud, s’était
évertuée à diffuser prévenant les travailleurs de la véritable nature de Hollande, homme et intermédiaire du
Capital.
-
Ce tract se revendique toujours de l’unité de la
gauche (« Stop à la division à gauche »), cette unité qui avec
Mitterrand, Jospin et Hollande, a propulsé depuis 35 ans des amis du patronat
qui n’ont eu de cesse d’appliquer la politique de leur classe… celle de la
finance et du patronat, en se présentant auparavant comme des amis du monde du
travail, avec les conséquences que l’on connait !
Bien
évidemment, tout cela est à discuter, et nous sommes disposés à le faire
fraternellement avec quiconque, et en premier lieu avec les militants du PCF
eux-mêmes.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire