Licencier pour créer des emplois :
propagande patronale
Dans la somme de mesures
férocement favorables au patronat que représente la loi El Khomri, ses
défenseurs auprès des travailleurs et des jeunes s’accrochent à ce seul
argument : pour pouvoir embaucher sans crainte, il faudrait que les patrons
aient la possibilité de licencier sans difficulté.
Et
chacun, dans les médias, de raconter sa petite histoire sur l’artisan
traumatisé pour avoir dû se séparer d’un salarié, la petite entreprise conduite
à la faillite par des indemnités de licenciement excessives, etc.
Les
lois existantes encadrant les licenciements ne sont pourtant pas si
contraignantes. Les patrons sont parvenus à effectuer en moyenne 64 000
licenciements par mois en 2015. Il y a eu de plus chaque mois 30 000 ruptures
conventionnelles de contrat, c’est-à-dire des licenciements déguisés. Et chacun
sait que le chômage ne cesse d’augmenter, alimenté par les plans sociaux,
fermetures d’entreprises, les licenciements en tout genre et sous toutes les
formes.
Ces
plans sociaux sont avant tout le fait de très grandes entreprises qui font des
profits colossaux et veulent encore les augmenter en supprimant des emplois et
en surexploitant la main-d’œuvre restante. Ce sont les plans de licenciements
de la sidérurgie, de l’automobile, de la téléphonie, de tous les grands groupes
capitalistes qui ont dévasté des régions entières, créé des poches de chômage
de masse, ruiné au passage la foule des artisans et commerçants qui avaient
comme clients ces salariés désormais réduits à la misère.
En
mettant en avant les malheurs réels ou supposés des petits entrepreneurs, les
défenseurs du grand capital veulent masquer les responsabilités de ce dernier.
Ce sont les grands groupes capitalistes qui dominent l’économie, ce sont leurs
intérêts que le gouvernement défend, c’est pour l’augmentation de leurs profits
que les travailleurs, y compris ceux des petites entreprises, sont réduits à la
portion congrue.
La
loi El Khomri serait une arme de plus dans l’arsenal patronal, elle ne pourrait
conduire qu’à l’aggravation du chômage, de la précarité et de l’exploitation.
Paul GALOIS
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