Aux
régionales : faire entendre le camp des travailleurs
Les élections régionales auront
lieu dimanche prochain. Il y a, dans toutes les régions, des listes Lutte
ouvrière, faire entendre le camp des travailleurs.
La
parole politique est monopolisée par trois partis, le Parti socialiste, Les
Républicains et le Front national et, à écouter les médias, tout l’enjeu sera
de les départager. Ni les uns ni les autres ne représentent les intérêts des
travailleurs.
Les
Hollande, Sarkozy et Le Pen se posent en porte-parole et en représentants de
toute la population et, depuis les attentats, ils multiplient les appels à
l’unité nationale. Faire comme s’il n’y avait pas de riches et de pauvres,
comme s’il n’y avait pas des exploités et des exploiteurs, est un mensonge.
C’est
un mensonge que l’on retrouve dans la bouche de tous les patrons quand ils répètent
aux salariés que « nous sommes tous dans le même bateau ». Ce n’est
vrai ni en politique extérieure ni en politique intérieure.
Les
Dassault et Lagardère, les Total et Thalès ont intérêt à ce que l’État préserve
« l’influence française » au Moyen-Orient et en Afrique, y compris en
s’acoquinant avec les pires régimes qui soient et en faisant la guerre. Mais
les travailleurs n’ont aucun intérêt à cette politique impérialiste qui ne fait
qu’alimenter le terrorisme et nous enfoncer dans un engrenage barbare.
Et
que le PS, la droite et le FN forment une union sacrée pour intensifier la
guerre en Syrie, montre qu’ils sont tous profondément dévoués aux intérêts
exclusifs de la grande bourgeoisie. Il en va de même en politique intérieure.
Tous,
du PS jusqu’au FN, parlent d’œuvrer pour la « compétitivité » et
l’« attractivité ». Mais si, pour le patronat, la compétitivité est
synonyme de rentabilité et de profits, pour les travailleurs elle est synonyme
de licenciements, de salaires bloqués et d’un surcroît d’exploitation. Et quand
ils parlent de l’intérêt national, de l’intérêt des entreprises ou de
l'économie du pays, c’est en réalité pour mieux servir les possédants, les
actionnaires et les plus riches.
Eh
bien, à l’inverse, nous nous présentons dans cette élection pour mettre en
avant les intérêts exclusifs des travailleurs ! La société est organisée
principalement en deux classes sociales, une classe possédante, une classe
exploitée. Deux classes aux intérêts opposés, contradictoires et incompatibles.
Dans
cette période de crise, la bourgeoisie s’enrichit parce qu’elle appauvrit le
monde du travail. Sa prospérité se fait sur l’aggravation du chômage et de la
précarité. Ses supers profits ont pour contrepartie l’aggravation de
l’exploitation, l’augmentation du temps de travail non payé.
Pour
augmenter encore sa part dans les richesses produites par les travailleurs, le
grand patronat mène une offensive consciente, appuyé par le PS, la droite et le
FN. Il s’agit de faire du chantage au chômage pour détruire le code du travail
et les 35 heures, casser le Smic et ce qui reste du CDI. Il s’agit de
multiplier les statuts, d’individualiser les droits, pour diviser les
travailleurs.
Aux
programmes des partis pro-patronaux, les travailleurs doivent opposer des
revendications pour protéger leurs conditions de vie. Contre le patronat qui
licencie à tour de bras, il faut l’interdiction des licenciements et la
répartition du travail entre tous que l’on soit CDI, intérimaires, CDD sans
diminuer les salaires. Contre l’augmentation des prix, des taxes et des impôts,
les travailleurs doivent exiger des augmentations générales de salaires.
Il
ne suffira pas de voter pour imposer ces mesures. Seules les luttes collectives
et l’inversion du rapport de force entre les travailleurs et la bourgeoisie
pourront le faire. Mais faute de mobilisation collective, les travailleurs
peuvent utiliser les élections pour faire entendre leurs intérêts. Pour montrer
à tous ceux qui ne se résignent pas et qui tôt ou tard voudront relever la
tête, qu’il y a un camp auquel ils peuvent se rallier.
Le
PS, Les Républicains et le FN se disputent la place pour mieux servir la
bourgeoisie, mais ils sont profondément d’accord pour défendre cet ordre social
basé sur la propriété privée et l’exploitation. Car le FN est un parti
bourgeois de la pire espèce, avec une démagogie encore plus réactionnaire que
les autres. Et s’il est férocement anti-immigré, c’est justement parce qu’il
est foncièrement anti-ouvrier.
Voter
pour les uns ou pour les autres, c’est accepter d’être grugés, trahis, sans
rien dire. C’est les encourager à continuer.
Le
vote Lutte ouvrière affirmera contre le patronat et tous ses serviteurs
politiques les intérêts immédiats des travailleurs et la perspective de changer
cet ordre bourgeois qui nous enfonce dans la barbarie. Ce sera un vote de
classe, un vote de conscience. Un vote pour affirmer que nous sommes des
dizaines de milliers à vouloir en finir avec cette société d’exploitation de
plus en plus inhumaine.