Qui a tué Ali Ziri ?
A Argenteuil,
dans la grande salle du Figuier blanc, la première projection suivie d’un
débat du film de Luc Decaster « Qui a tué Ali Ziri » a fait salle
comble hier au soir., et c’est tant mieux.
Le film a comme toile de fond le combat
d’un comité, le « Comité pour la Vérité et la Justice pour Ali Ziri »
qui depuis juin 2009 lutte avec obstination et constance pour que les
circonstances de la mort de cet ouvrier retraité algérien de 69 ans soient
élucidées et les responsables condamnés.
Ali Ziri est mort suite à un contrôle
de police à l’occasion duquel il a été sorti brutalement de la voiture,
menotté, et a subi la sinistre méthode du « pliage », interdite mais
pourtant régulièrement appliquée. Après un détour par le commissariat d’Argenteuil,
il décédait deux jours plus tard à l’hôpital.
Dans ce film qui ne se veut pas une
enquête documentaire mais aider seulement à réfléchir, il y a deux moments
particulièrement poignants : celui où le frère d’une autre victime de la
police raconte sa mort à Grasse ; l’autre, quand, lors d’une marche contre
les « violences policières », une militante lit la longue liste des victimes
de la police des dernières décennies.
Lorsque l’on enseigne dans les écoles
de police un certain nombre de méthodes d’arrestation que l’on sait très
dangereuses, que, même interdites, leur pratique se banalise, au-delà de la
qualité de tel ou tel policier, on sait que l’on prend le risque de tuer, en
particulier parmi les plus fragiles.
Ensuite, on ne met pas en cause la « Maison ».
La « Justice » fut-elle bien intentionnée, se heurtera à un mur de ce
côté-là et de l’appareil d’Etat.
Cela n’empêche qu’il faut continuer à
clamer comme le font ces militants : « Qui a tué Ali Ziri ? »,
et à réclamer « vérité et justice ».
Le
film est programmé à plusieurs reprises au Figuier blanc dans les semaines à
venir.
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