jeudi 20 août 2015

De Tianjin à AZF : lorsque le silence ressemble à la censure



De Tianjin à AZF : la paille et la poutre

Toute la presse française s’indigne de la censure des médias chinois qui minimisent ou taisent les risques écologiques de l’explosion de Tianjin. Ces médias, soumis à une censure renforcée à cette occasion, ont en effet tardé à révéler les risques liés à la présence de cyanure de sodium hautement toxique.
Mais les médias français ont eux-mêmes été étrangement silencieux quand des accidents analogues ont eu lieu en France. On se souvient de la catastrophe d’AZF à Toulouse en 2001, où l’explosion d’un site dépendant du groupe Total avait provoqué la mort de 31 personnes et fait plus de 2 500 blessés. La presse complaisante, et là sans qu’elle ait à invoquer une censure d’État, s’était chargée de relayer les mensonges de Total, qui prétendait qu’un attentat pouvait expliquer l’explosion. En revanche, elle s’était bien gardée de relayer l’exigence des habitants sinistrés qui cherchaient à se faire indemniser par le groupe. Et les différents procès mettant en cause Total ont été bien mal couverts par les médias.
Qui sait qu’encore aujourd’hui les habitants protestent violemment contre la délocalisation du procès à Paris, délocalisation qui va empêcher les plus pauvres d’entre eux de se déplacer pour témoigner ? Là-dessus, la presse française se tait. Mais ce n’est pas de la censure… puisque les journalistes le font volontairement !
                                                                                     A.U.

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