De Tianjin à AZF : la paille et la poutre
Toute la presse française
s’indigne de la censure des médias chinois qui minimisent ou taisent les
risques écologiques de l’explosion de Tianjin. Ces médias, soumis à une censure
renforcée à cette occasion, ont en effet tardé à révéler les risques liés à la
présence de cyanure de sodium hautement toxique.
Mais les
médias français ont eux-mêmes été étrangement silencieux quand des accidents
analogues ont eu lieu en France. On se souvient de la catastrophe d’AZF à
Toulouse en 2001, où l’explosion d’un site dépendant du groupe Total avait
provoqué la mort de 31 personnes et fait plus de 2 500 blessés. La presse
complaisante, et là sans qu’elle ait à invoquer une censure d’État, s’était
chargée de relayer les mensonges de Total, qui prétendait qu’un attentat
pouvait expliquer l’explosion. En revanche, elle s’était bien gardée de relayer
l’exigence des habitants sinistrés qui cherchaient à se faire indemniser par le
groupe. Et les différents procès mettant en cause Total ont été bien mal
couverts par les médias.
Qui sait
qu’encore aujourd’hui les habitants protestent violemment contre la
délocalisation du procès à Paris, délocalisation qui va empêcher les plus
pauvres d’entre eux de se déplacer pour témoigner ? Là-dessus, la presse
française se tait. Mais ce n’est pas de la censure… puisque les journalistes le
font volontairement !
A.U.
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