Ascenseurs
Otis : la coupe est pleine
Commencée le vendredi 5 juin, une
grève à l’appel de l’intersyndicale CGT, CFDT, FO et CGC, touche le groupe des
ascenseurs Otis à l’échelle nationale et est suivie à 75 % d’après les
organisations syndicales.
Les
travailleurs dénoncent le 0 % d’augmentation annoncé à la mi-mai par le PDG à
la fin des négociations obligatoires, des plans de suppression d’emplois, qui
se succèdent tous les deux ans, alors que l’entreprise fait des bénéfices. Ils
revendiquent 100 euros pour tous, aucun licenciement et une amélioration des
conditions de travail.
À
Grenoble par exemple, la grève est suivie à 95 % à la maintenance, la
modernisation et la réparation. La grève tient car le mécontentement est
profond et ancien. La surcharge de travail devient insupportable avec 200
ascenseurs à réviser par mois et par technicien ! La sécurité des installations
devient difficile à garantir tant le manque de personnel est flagrant pour
assurer l’entretien des 160 000 ascenseurs gérés par Otis en France. De plus la
direction maintient une grosse pression sur les salariés et fait régner un
climat de peur, se saisissant de tout prétexte pour sanctionner, envoyer des
lettres et menacer de licenciement… Un travailleur s’est récemment suicidé et
la faute inexcusable de l’employeur a été reconnue. À Grenoble, un travailleur
a été dernièrement licencié pour faute professionnelle alors qu’il n’avait fait
que respecter l’ordre donné par un contremaître !
Le
mécontentement était là et la colère est montée d’un cran quand les
travailleurs ont appris, par le quotidien les Échos, que leur PDG Louis
Chênevert quittait la direction de United Technologies (UTC), important groupe
américain dont Otis est une filiale, et partait à la retraite avec une
indemnité de 172 millions de dollars ! La même semaine, la direction annonçait
en France un plan de 170 suppressions d’emplois.
Depuis,
des rapports d’experts ont dénoncé ce plan comme désastreux pour les conditions
de travail et la sécurité des travailleurs comme des usagers.
La coupe
a donc débordé à l’annonce du 0 % d’augmentation. Depuis lundi 8 juin, les
travailleurs d’Otis Grenoble se réunissent en assemblée générale tous les
jours, distribuent des tracts aux usagers pour expliquer les raisons de leur
grève. Mercredi 10 juin, ils ont organisé une opération escargot à Lyon avec 43
voitures Otis. À Marseille, il y avait un cortège de plus de 80 voitures et à
Paris 140 !
Lundi 15
juin, environ 500 grévistes venus de toutes les régions se sont retrouvés à
Paris au siège de la Défense aux cris de « Otis peut et doit payer ». «
Augmentez les salaires, pas les actionnaires ! » proclamait la banderole de
l’intersyndicale. Un concert de huées, de pétards, de sifflets, de sirènes a
même été gratuitement offert aux forces de l’ordre massées devant le centre.
À ce
jour, la direction n’a rien cédé. Révoltés par cette rapacité, les grévistes
sont déterminés à poursuivre leur mouvement.
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