Florange
: le symbole de la servilité de Hollande vis-à-vis de la bourgeoisie
Hollande est retourné à Florange
pour poser la première pierre de l’Institut de métallurgie du Val de Fensch et
vanter la « Lorraine du futur ». Il prétend faire de la région une « Silicone
valley » de la métallurgie. De qui se moque-t-il ?
Il y a
deux ans, Hollande a entériné la fermeture des hauts fourneaux de Florange. Il
n’y a donc plus d’acier produit sur place. Le site de transformation tourne à
plein mais il est désormais dépendant de l’acier importé et rien n’empêche plus
ArcelorMittal de déplacer cette production dans l’avenir.
Quant à
la « réindustrialisation » de la Lorraine, elle se résume pour l’heure à la
mise en place d’un laboratoire de recherche publique qui créera… 15 emplois. 15
emplois, pour une vallée de la Fensch où le taux de chômage est de 17 % à
Hayange, Uckange ou Gandrange, où les petites entreprises et les commerces
survivent difficilement, voilà la réponse du gouvernement !
Hollande
s’est félicité de ce qu’il n’y ait pas eu de plan social. Entre les départs à
la retraite et les reclassements dans la filière froide du site, seul un
employé sur les 629 licenciés resterait à recaser. Tout irait donc pour le
mieux dans le meilleur des mondes.
Mais
si aucun des 629 ouvriers des hauts fourneaux ne pointe à Pôle emploi, d’autres
y sont retournés. Car Mittal n’a pas créé de postes pour les ouvriers
reclassés, ceux-ci ont pris la place de CDD ou d’intérimaires. Ce sont ces
derniers qui pointent aujourd’hui à Pôle emploi. Et sur les centaines
d’ouvriers des entreprises extérieures travaillant pour les hauts fourneaux,
combien ont été licenciés à la suite de l’arrêt du site ?
Les
défenseurs de Hollande diront que le président a eu le courage de revenir, ce
que Sarkozy n’avait pas fait à Gandrange. Mais cela ne s’appelle pas du
courage, c’est de la manipulation. Une manipulation grossière et indécente.
Florange
est et restera le symbole des trahisons de Hollande vis-à-vis des travailleurs.
Il est le symbole de sa passivité face aux licenciements, le symbole de sa
lâcheté vis-à-vis des groupes richissimes et de sa servilité vis-à-vis de la
bourgeoisie.
Une
servilité que l’on constate tous les jours d’un bout à l’autre du pays. De
Peugeot à Sanofi en passant par Intermarché, le grand patronat a le soutien
inconditionnel du gouvernement qui le laisse licencier, restructurer et fermer
des usines à volonté et qui l’arrose de milliards d’argent public.
C’est
cette même servilité vis-à-vis de la bourgeoisie qui conduit aujourd’hui le
gouvernement à de nouvelles attaques contre les travailleurs sous le mot
d’ordre de « libérer le travail ». Car ce n’est évidemment pas de la liberté
des travailleurs dont il s’agit, mais de celle des exploiteurs.
Valls et
Macron s’y sont engagés, ils feront le maximum pour que les patrons soient «
libres » : libres de faire travailler les salariés le dimanche, libres
d’embaucher les jeunes en les payant en dessous du smic, libres de licencier,
libres d’augmenter le temps de travail, libres de bloquer ou de baisser les
salaires, libres d’interpréter le code du travail… Quant à la liberté des
travailleurs, à commencer par celle d’avoir un emploi et de pouvoir en vivre,
elle attendra !
Autant
dire que la gestion de l’affaire Florange n’a rien d’un accident de parcours.
Elle reflète la conception profondément ancrée que, sans les riches
capitalistes, les travailleurs et la société ne sont rien. C’est une façon de
voir le monde à l’envers.
C’est un
préjugé d’autant plus répandu qu’il est partagé et propagé par tous les
politiciens qui cautionnent la société capitaliste, qu’ils soient de droite, de
gauche ou d’extrême droite.
C’est un parti pris qui conduit
tous les gouvernements à mettre les travailleurs et toute la société à la
disposition de la bourgeoisie et qui conduit à penser que la bourgeoisie a tous
les droits.
Le
résultat est celui que l’on connaît : des fortunes qui s’accumulent à un pôle
avec des records de dividendes, des groupes qui se rachètent à coups de
dizaines de milliards et, de l’autre côté, les bas salaires, le chômage et la
précarité pour les travailleurs.
À
Florange, Hollande n’a pas prévu d’aller saluer les bénévoles des Restos du
Cœur de la région qui ont ouvert leur portes. C’est pourtant là qu’il pourrait
mesurer les effets concrets de sa politique !
Mais
le monde du travail ne se laissera pas condamner indéfiniment à être laissé
pour compte par une bourgeoisie cupide et un gouvernement complice. Tôt ou
tard, il revendiquera son dû car c’est lui qui est à la base de tout dans la
société. Tôt ou tard, il contestera leur légitimité à tous ces capitalistes qui
sont aujourd’hui arrosés de milliards et acculent l’économie et la société à la
faillite.
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