Hayange
(Moselle) : le maire FN, xénophobe et antiouvrier
La presse s'est largement fait
l'écho du rififi à l'intérieur de la mairie Front national d'Hayange. Il faut
dire que ce maire mal élu, Fabien Engelmann, fait tout pour faire parler de
lui.
Mal
élu, car c'est à l'issue d'une quadrangulaire qu'Engelmann a emporté la mairie
avec 2 290 voix et 34,7 % des suffrages exprimés, ce qui représente 19,11 % des
électeurs inscrits dans cette commune de 16 000 habitants. En clair, plus de 80
% des Hayangeois n'ont pas voté pour lui -- sans même compter toute la
population immigrée de la commune qui, comme partout, malgré les promesses
répétées du PS, n'a toujours pas le droit de vote.
Hayange
est une ville de tradition de gauche, à la population mélangée, dont près du
tiers des actifs travaille à « l'étranger », si l'on peut dire, en parlant du
Luxembourg tout proche. Mais cela n'empêche pas les délires nationalistes du
maire.
Après
avoir fait repeindre en bleu une fontaine de la ville, il a fait mettre en
bleu-blanc-rouge trois wagonnets de mine installés à l'entrée de la commune,
une insulte aux générations de mineurs venant de bien des pays. Des habitants
de la commune ont publiquement manifesté. Ces wagonnets rappelaient le passé
industriel de cette commune dévastée par la fermeture des mines de fer et de la
sidérurgie, industries qui ont fait la fortune des De Wendel, originaires
d'Hayange.
Dans le
délire nationaliste des autorités municipales, une enseignante de danse
orientale s'est vue privée de salle communale. On attend le prochain arrêté
d'Engelmann bannissant le couscous du territoire de la commune !
Pour
l'instant, ce végétarien convaincu organise une « fête du cochon » dimanche 14
septembre pour bien afficher son mépris antimusulman. Attiser la haine au sein
de la population peut faire oublier celle du capitalisme qui, avec l'appui de
tous les gouvernements, a dévasté cette vallée de la Fensch.
Mais
c'est aussi vis-à-vis du personnel municipal que le FN montre son vrai visage
antiouvrier. Des agents ont dénoncé dans la presse locale le climat délétère
imposé par le maire, qui multiplie les intimidations vis-à-vis de l'ensemble du
personnel et les notes de service intimant aux salariés le respect d'un devoir
de réserve. Comme un vrai patron, Engelmann pourchasse la moindre dépense et
voit partout des sureffectifs tout en augmentant le nombre de contrats
précaires.
Le
malaise va du bas en haut de la hiérarchie des employés municipaux. Même la
nouvelle directrice générale des services, que le maire avait pourtant lui-même
nommée (elle est encartée au FN), a claqué la porte et de nombreux agents
cherchent à partir.
Après
avoir interdit en avril à des militants CGT de distribuer un tract dans la
mairie, le maire s'attaque aux responsables du syndicat. Le secrétaire adjoint
de la CGT est menacé de sanction, sous un faux prétexte d'abandon de poste
alors qu'il était en délégation pour accompagner une salariée chez le maire.
Avec
ses propres adjoints FN, le maire s'est brouillé après à peine cinq mois de
mandat. Il s'est débarrassé de sa première adjointe et seconde de liste. Le
vote au conseil municipal n'a donné qu'une voix opposée alors que trois autres
adjoints affirment avoir voté pour son maintien. Voilà le maire brouillé avec
une partie de son conseil en quelques mois ! Le bleu marine vire au noir
d'autant que se mêle à cela tout un feuilleton de comptes de campagne pour le
moins hors des clous.
Aujourd'hui
la direction du FN semble en passe de lâcher le maire d'Hayange qu'elle-même
avait mis en avant pour tenter d'afficher un profil plus ouvrier.
Pour
ceux qui auraient eu la moindre illusion, le vrai visage du FN et de ses
politiciens est ainsi affiché : c'est un panier de crabes xénophobes et
antiouvriers.
Étienne HOURDIN
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