UN
MEPRIS DE CLASSE QUE LA BOURGEOISIE ET SES POLITICIENS PAIERONT
Personne
n’a les moyens de savoir si Hollande a exprimé son mépris pour les plus pauvres
aussi cyniquement que Valérie Trierweiler le relate. Que « les sans-dents »,
cette formule abjecte, soit de lui ou pas n’est pas le problème.
De toute façon, son mépris pour les travailleurs
est inscrit dans sa politique. Et quand, pour se défendre, Hollande affirme que
« la raison d’être de sa vie » est « de servir les plus pauvres », il se moque du monde.
Depuis
2008, ce sont les travailleurs et eux seuls, qui payent les conséquences de la
crise. Les uns ont été licencié quand d’autres ont dû travailler plus pour
gagner moins. Nombre de retraités se sont retrouvés pris à la gorge par les hausses
d’impôts. Alors que la bourgeoisie continuait de se verser de confortables
dividendes, l’ensemble du monde du travail s’est appauvri.
Arrivé au pouvoir, Hollande n’a pas levé le
petit doigt pour y remédier. Les trois millions de chômeurs, les ouvriers dans
l’impossibilité de boucler leurs fins de mois ont été priés… d’attendre et de
se débrouiller.
Des
mesures d’urgence, il y en a eu : des dizaines de milliards ont été débloqués,
des exonérations ont été accordées, des lois ont été changées. À chaque fois
pour aider les banques et le patronat au détriment des travailleurs.
Dans le bras de fer qui a opposé les
sidérurgistes de Florange au milliardaire Mittal, dans la grève des ouvriers de
Peugeot d’Aulnay-sous-Bois contre la fermeture de leur usine, lorsque les
cheminots se sont battus pour préserver leurs conditions de travail, dans
toutes ces occasions, Hollande a fait la preuve qu’il était un serviteur
indéfectible de la cause patronale contre les ouvriers.
De même quand il a prolongé la durée de
cotisation pour une retraite pleine. Comme lorsqu’il a donné avec l’ANI un blanc-seing
permanent au patronat pour licencier, aggraver la flexibilité et bloquer les
salaires. Alors, prétendre qu’il est au service des plus pauvres est une farce
!
Mais
Hollande n’a pas l’exclusivité du mépris social. L’arrogance vis-à-vis des
ouvriers et des chômeurs est même la chose la mieux partagée par ceux qui se
relayent au pouvoir.
Rebsamen, le ministre du Travail, vient tout
juste de s’illustrer en demandant des contrôles renforcés contre les chômeurs.
C’est une insulte à tous les travailleurs licenciés et condamnés au chômage.
Une insulte aux chômeurs qui s’usent à chercher du travail et désespèrent de ne
pas en trouver.
Et que dire du dernier jeune loup, débarqué de
son poste de secrétaire d’Etat parce qu’il avait « négligé » de faire sa déclaration
et de payer ses impôts trois années de suite ? C’est ce genre de ministre et de
député qui nous expliquera qu’il faut renforcer le contrôle des chômeurs.
Quant à la droite, en matière de mépris social,
elle n’a rien à envier à la gauche. L’arrogance a été la marque de fabrique de
la politique de Sarkozy, le « président des riches ». Et on la retrouve aussi
chez les Copé, Gaino, Fillon ou Juppé, jamais gênés de justifier les salaires
et les dividendes exorbitants d’une minorité et toujours prompts à considérer
que les ouvriers sont bien payés pour ce qu’ils font et n’ont que ce qu’ils
méritent.
Pour tous ces Messieurs, la valeur d’un homme se
mesure à l’épaisseur de son portefeuille et de son carnet d’adresses. Le monde
qu’ils admirent et les attirent, quand ils n’en sont pas issus, est celui de la
bourgeoisie, celui des hôtels particuliers, des jets privés, de l’argent qui
coule à flots.
Et les dirigeants du FN, à commencer par la
famille Le Pen, ne font pas exception. Bien sûr Marine Le Pen, héritière de la
fortune de son père, prétend parler au nom des « petits ». Mais ils ne
l’intéressent que dans la mesure où ils peuvent la porter au pouvoir, comme
n’importe quel politicien arriviste.
Dans notre société, l’arrogance sociale va de
pair avec le pouvoir. Elle est à l’image du mépris des riches vis-vis des
pauvres qu’ils considèrent comme des ratés parce qu’ils ne se sont pas achetés
de Rolex à 50 ans !
Elle
est à l’image de l’exploitation et du mépris patronal subis au quotidien par
les travailleurs. À l’image d’une société qui vénère les plus riches et leur
accorde tous les droits, quand les travailleurs n’ont que celui de trimer et de
se taire.
Les travailleurs n’ont aucune considération,
aucune mesure favorable à attendre de dirigeants politiques qui font le choix
de gouverner au service d’un ordre social aussi injuste et inégalitaire. Et
cela va du PS jusqu’au FN. Mais, tôt ou tard, ce mépris de classe se retournera
contre la bourgeoisie et ses valets politiques.
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