Foire d’empoigne ?
Arènes ? Combat de coqs ?
L’atmosphère
de ce conseil pour ceux qui voulaient suivre tranquillement ce qui s’y disait
était inacceptable, sur place ou sur le web. Les soutiens de la municipalité
UMP mobilisés criant des horions tout au long des débats, rendant parfois ceux-ci
inaudibles. Un maire incapable souvent de faire respecter la police de
l’assemblée. Des mauvais gestes. Pratiquement une empoignade à l’intérieur même
du groupe majoritaire,…
Le clou de la soirée, si on peut dire, a été l’altercation dans le hall et la
prise à partie d’élus de l’opposition qui avait demandé une suspension de
séance pour discuter du document qu’ils n’avaient pas eu au préalable, portant
sur la… police de l’assemblée (le règlement intérieur).
A la suite de cette algarade, cette opposition
PS-Modem a quitté le conseil, ce qui a permis que les points suivants passent
comme lettre à la poste. Ils portaient pourtant essentiellement sur les
questions de la Petite enfance et de l’avenir des crèches municipales. Des
personnels de ce service s’étaient pourtant déplacés et ont pu regretter qu’il
n’y ait plus personne pour intervenir et contrer les dires de la municipalité
sur le sujet.
1.Finances municipales
Le mieux serait de
mettre sur la place publique l’ensemble des revenus de l’un et de l’autre
Dans
le cadre de cette foire d’empoigne, il y a eu un grand moment à propos des
revenus respectifs de l’ancien et du nouveau maire.
Un point de l’ordre du jour concernait la suppression des « frais de
représentation » du maire. P Doucet avait fait voter naguère pour ces
derniers une somme de 9000 euros annuels. 800 euros mensuels, ce n’est pas
rien. Lors du conseil d’hier, il s’agissait d’annuler cette attribution,
suppression qui avait été oubliée après avril par la nouvelle municipalité. A cette
occasion, la question de la « régie » a été évoquée, la régie, une
sorte de caisse, contrôlée, mais ne relevant pas directement du budget
municipal, et utilisée en liaison avec le cabinet du maire. Elle a connu, après
2008, une très nette augmentation, s’élevant à deux-trois dizaines de milliers
d’euros annuels.
Dans le viseur de G. Mothron, P. Doucet a répondu sur le même plan, en
indiquant qu’avec ses revenus autres, le maire d’Argenteuil aurait pu se passer
de recevoir une indemnité de maire que l’on subodore substantielle. Et P.
Doucet d’aligner les ressources de l’édile : la retraite d’ancien
parlementaire de M. Mothron, basée sur l’ancien système très avantageux, son
indemnité de conseiller général, sa retraite personnelle de cadre du privé,
sans oublier l’emploi durant son mandat de député d’un membre de sa famille
comme attaché parlementaire…
Pour, un total qui devrait faire rêver nombre de retraités, de chômeurs et de
travailleurs ?
Avec un budget 2014
rectifié en déséquilibre, que cherche la municipalité ?
Tant
que l’ensemble de la population ne contrôlera pas les chiffres et comptes qui
lui sont annoncées, la sincérité d’un tel budget ne peut être vérifiée. Tous
les doutes sont au contraire permis.
Pas de surprise lors de ce conseil, par rapport à l’avalanche de documents et
de déclarations livrées à la population depuis avril.
La nouveauté est que le budget qui a été adopté hier au soir et qui modifie le
précédent, est un budget en déséquilibre, ce que la loi interdit.
Que diront les autorités préfectorales sur nouvel avis de la Chambre régionale
des comptes ?
La mise sous tutelle de la Ville d’Argenteuil, avec le risque d’une
augmentation drastique des impôts locaux prise par le préfet ?
Est-ce que c’est cela que cherche la municipalité UMP d’Argenteuil, pour se
dédouaner, elle dont la diminution de ces impôts était une des promesses
électorales ?
Pour les communistes révolutionnaires de Lutte Ouvrière, non seulement, un élu
devrait être révocable à tout moment, mais s’il doit, pour sa fonction, quitter
son emploi, il ne peut toucher que le salaire moyen d’un ouvrier qualifié.
Dire cela, pour le maire actuel comme pour son concurrent, c’est sans doute
faire preuve de mauvais esprit et de dangereuses convictions
« collectiviste » pour reprendre le vocabulaire du 1er
adjoint.
Le pouvoir des banques
exploite les communes et étrangle parmi elles les plus pauvres
A
Argenteuil, la dette de la Ville est très importante. Une épée de Damoclès pèse
en outre sur celle-ci, avec les fameux emprunts toxiques « négociés »
lors du premier mandat de la municipalité actuelle, et dont les risques qui
leur sont liés demeurent toujours d’actualité.
Mais, de plus, pour fonctionner au quotidien, des « lignes de
trésorerie » sont nécessaires. L’une d’elle vient, selon l’adjoint aux
finances, d’être refusée par les banques. La suivante n’est pas sûr d’être
acceptée également, avec le risque d’une situation de « cessation de
paiement ».
Les banques se « goinfrent » sur les finances des communes,
c’est-à-dire avec les sous des habitants. Plus de 12 millions de profits
bancaires payés par Argenteuil en 2014 !
Ces messieurs constatent, mais jamais, oh grand jamais, de la majorité ou de
l’opposition, on les entend dire : « non au pouvoir de la
finance », « moratoire sur la dette » !
Avec le regard
compatissant des riches sur la misère
La
sollicitude de la municipalité pour les contractuels licenciés, toute verbale,
des larmes de crocodile, il y en eut de la part de la municipalité lorsque la
situation des contractuels « remerciés » a été évoquée. Ce sont les
larmes du bourreau à l’égard du condamné à qui il a tranché la tête.
Ses chiffes : 170 non renouvellements réalisés à ce jour sur les 400
prévus à terme.
Mais, en revanche, combien d’embauches « clientélistes » ?
C’est le représentant du Modem qui a remis les pendules à l’heure : sans
parler des ravages sur la vie de ces travailleurs et du service public, on nous
parle d’économies, mais pendant deux ans, 70% de la charge des indemnités
chômage versées à ces chômeurs pèseront sur les finances municipales qui les
paieront ! Drôles d’économies !
Le Capital, c’est la
menace
L’adjoint
aux finances est revenu sur le différend qui oppose la Ville au géant du BTP
Spie Batignolles à propos de la délégation de service public de parking.
Jugeant le contrat signé avant 2008 entre Spie et la Ville dirigée par G
Mothron, P. Doucet a rompu le contrat au cours de son mandat. Vinci, un autre
géant, a pris le relais.
L’affaire
est aujourd’hui devant les tribunaux, Spie réclamant le maintien de la garde du
gâteau. Elle pourrait coûter à la Ville, selon l’adjoint, 15 millions voire
bien davantage.
L’ancien et le nouveau maire ont choisi, chacun, un groupe. Mais à aucun
moment, ils n’en dénoncent une véracité qui fait peser sur la Ville une épée de
Damoclès supplémentaire.
Hypocrisie
Les
avis d’imposition sur la taxe d’habitation ne sont pas encore parvenus chez les
habitants. Ils risquent d’être marqués par une hausse salée.
La question a été évoquée lors du conseil municipal : les taux
d’imposition n’ont peut-être pas augmenté, mais un abattement a été supprimé.
C’est la municipalité précédente qui a majoritairement voté cette suppression,
mais depuis avril, la municipalité actuelle qui la dénonce, a eu tout loisir
pour engager la suppression dommageable de cet abattement, ce qu’elle s’est
bien gardée de faire.
Quand Argenteuil valait
bien une messe… très coûteuse !
Il
a beaucoup été question lors de ce conseil des dépenses
d’ « investissement » de la municipalité précédente. La droite,
finalement, outre le kiosque à fleurs reconstruit carrefour Babou ne conteste
guère que la réfection du parvis de la basilique, et la transformation du site
de l’abbaye de feu Héloïse. Oui, ces dépenses pouvaient attendre. Nous les
découvrîmes, alors qu’elles étaient en cours, comme les autres Argenteuillais.
Mais nos détracteurs d’aujourd’hui contestèrent-ils alors cette dépense qui
pouvait effectivement attendre ?
Non, pas du tout, en tout cas publiquement, ils rivalisèrent même de présence
autour de l’invité d’honneur, l’évêque du département, le jour de
l’inauguration du site !
Ils augmentent la note
Le
conseil municipal a voté une hausse de la taxe locale sur le prix de
l’électricité : 3 % de plus.
Une broutille ?
C’est dans les petites choses que l’on
reconnaît les amis et les ennemis des milieux modestes.
Mot…ion. Oui, que des
mots !
La
discussion au sujet du vote de la motion de l’Association des maires de France
revendiquant l’annulation des futures ponctions de l’Etat à l’encontre des
collectivités locales (11 milliards) a été un grand moment d’hypocrisie
communale.
Comme si la municipalité d’Argenteuil voulait engager les habitants de la
commune à se battre contre l’Etat qui défend le Capital contre le Travail.
Comme
si on n’était pas à la veille des élections sénatoriales propices à toutes les
manœuvres.
Comme si le sort des plus modestes et le maintien du service public, évoqués
lors de la discussion de ce point, n’était pas le cadet des soucis de la
municipalité. Preuve, le contenu des autres points de l’ordre du jour.
Un petit verre d'amitié,
ça nous suffit
Parmi
les économies envisagées, il y a la réduction de la « flotte de
véhicules » municipaux, et la suppression des vœux du maire.
Prenons
le cas du maire. Il n’a pas de voiture personnelle ? Et en cas de
déplacement hors Argenteuil lié à sa fonction, il pourrait bien sûr bénéficier
d’un chauffeur occasionnel ? Cette réduction est envisagée ? La
commune lui remboursera ses frais, au kilomètre, pas de problème.
Quant aux vœux du maire. Les 95 % des
Argenteuillais qui n’y étaient pas invités s’en passeront. Et pourquoi faire
toujours du tralala qui coûte des cents et des milles ?
Elle prévoit une économie de 200 000 euros
en frais de réception. En verres, prix de gros : 2 millions de verres
d'économies.
Un petit verre pris avec les
habitants dans tous les quartiers, ça doit suffire. Pour Argenteuil, ça doit
faire 50 000 verres pour les adultes, maxi ! Avec 5000 euros, ça aurait
suffi.
2.Service municipal des crèches et de la petite enfance, Maison des femmes
Crèches et petite
enfance : changement de cap. Vers le naufrage ?
Plusieurs
points étaient consacrés à la très petite enfance. Ce sujet très important n’a
donné lieu à aucune discussion, l’opposition ayant quitté les lieux suite à une
algarade dans le hall lors d’une suspension de séance.
Face aux diverses transformations qu’elle a
votées, pour la municipalité, il n’y a aucun problème, tout « baigne, et
puis les parents n’ont pas protesté, alors c’est qu’il n’y a aucun
problème !
La réalité doit être aux antipodes. Comme
l’exprimait le regard désabusé du petit groupe de personnels du secteur, resté
présent jusqu’à ce moment de l’ordre du jour.
MJ Cayzac, conseillère municipale MUP,
dans l’intervention qu’elle avait prévue sur le sujet écrit : les
délibérations proposées « pourraient apparaître de pure forme mais qui
sont de fait, une véritable réforme politique de la prise en charge des jeunes
enfants dans notre ville. »
Nous avons le sentiment que ce n’est là que la
pure réalité.
Compter sur l'initiative
du "privé" pour sauver les crèches ?
A
d'autres !
Je reviendrai sur ce que M-J Cayzac comptait
déclarer au conseil municipal, un point de vue qui donne des éléments éloquents
sur ce changement de cap. A suivre donc.
Pour ceux qui veulent déjà retrouver
l'intégralité de son texte :
Les services rendus aux
femmes par la Maison des femmes, un avenir incertain
Lors
de ce conseil, l’adjoint au maire aux affaires sociales a répété que la Maison
des femmes serait certes déplacée mais qu’elle continuerait à exister et à être
identifiée comme telle. Mais, lors du même conseil, le départ d’Agnès Lacroix a
été annoncé. Cette directrice adjointe chargée des affaires sociales avait
porté ce projet de la Maison des femmes.
Bref, tout un symbole.
La Maison des femmes demeurerait, mais comme une coquille vide ? D’autant
qu’une Maison des familles, dont la création a été évoqué, semble concentrée
l’intérêt de la municipalité.
La Maison des femmes doit être défendue plus que
jamais, avec ses services au bénéfice des femmes, avec le personnel
correspondant.
3.Subvention :
Vive les foyers de
jeunes travailleurs, à bas le localisme étroit.
Une
délibération portait sur la subvention municipale au foyer de jeunes
travailleurs Daniel Féry du Val-Nord. Celle-ci, d’un montant de 60 000 euros, a
bien été votée, mais avec une baisse de 6000 euros sur l’année précédente.
Quant au jeune et très fringant adjoint qui a présenté la délibération, il
s’est cru très malin et très dans la ligne, en avançant l’idée qu’il faudrait
peut-être penser à l’avenir à faire cracher au bassinet les autres
communes, au motif que les locataires originaires d’Argenteuil ne sont qu’une
partie des occupants du foyer.
Mais, ce foyer d’Argenteuil n’est pas le seul à l’échelle du pays, et l’on peut
parier qu’il y a bien plus de jeunes originaires d’Argenteuil qui logent dans
des foyers aux quatre coins du pays, que l’inverse. Attention, ces
communes cherchent, elles aussi, des sous !
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire