Valls : un gouvernement de
combat... contre les travailleurs
« On prend les mêmes et on continue, plus vite et plus
fort » ! C’est l’objectif fixé par Hollande au nouvel attelage
ministériel. Le nouveau gouvernement poursuivra une politique anti-ouvrière et
pro-patronale. La nomination de Valls comme Premier ministre ne laisse aucune
place au doute.
Hollande a choisi celui qui s’est
distingué par ses positions droitières dans le Parti socialiste en dénonçant
les 35 heures comme un boulet aux pieds du patronat. Celui qui estimait que le
PS pourrait changer de nom, le mot « socialiste » étant dépassé.
Celui qui a singé Sarkozy comme premier flic de France, allant jusqu’à juger
les Roms « incapables de s’intégrer ».
Les socialistes qui espéraient une
inflexion à gauche de la politique présidentielle, à la suite de leur débâcle
aux élections municipales, en sont pour leurs frais. Hollande ne variera pas.
Pas même dans l’affichage, pas même en paroles !
Il ne veut donner aucun espoir à ceux
qui demandent une autre politique. Il ne veut rien dire qui soit perçu comme un
encouragement à remettre en cause ses engagements envers le patronat. Hollande
se veut avant tout responsable et loyal vis-à-vis de la bourgeoisie.
Avec Valls, il procèdera bien à 50
milliards de coupes dans les services utiles à la population, pour faire, au
nom du « pacte de responsabilité », le cadeau promis au grand
patronat. Un cadeau historique, que la droite a bien du mal à critiquer tant il
comble ses amis du Medef.
Même si Hollande doit en payer le
prix électoral, il ira au bout de cette politique. Comme tous les dirigeants
politiques, Hollande a été formé et formaté pour gouverner pour le compte du
patronat et de l’ordre capitaliste. Depuis toujours, il est convaincu qu’en
dehors de ce système, il n’y a point de salut.
Craignant de sombrer avec le navire
gouvernemental, de plus en plus de voix s’élèvent à gauche pour marquer leurs
distances.
Pour le Parti communiste, Valls a été
la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Ses députés se préparent, avec
ceux du parti de Mélenchon, à refuser la confiance au gouvernement. Ayant
soutenu Hollande en 2012, ils répètent sur tous les tons « qu’ils n’ont
pas voté Hollande pour qu’il mène cette politique ».
Mais ont-ils incité les travailleurs
à la méfiance ? Ont-ils expliqué que, dans cette période de crise,
Hollande n’imposerait pas les sacrifices au patronat et aux banquiers, mais aux
travailleurs ? Non !
Ceux qui ont été confrontés aux
licenciements et ont subi le chantage à la flexibilité et les hausses d’impôts
ont compris depuis longtemps qu’ils avaient un ennemi dans ce gouvernement.
S’il a fallu 22 mois, le pacte de responsabilité et la nomination de Valls,
pour que les dirigeants du PC s’en rendent compte, c’est qu’ils ne méritent pas
la confiance des travailleurs !
Du côté des Écologistes, Duflot et
Canfin se sont retirés du gouvernement. Les déchirements internes autour de la
question montrent qu’il s’agit de calculs tactiques et nullement de principe.
Après avoir avalé toutes les
couleuvres sur le plan social et écologique pendant deux ans, on ne voit pas au
nom de quel principe ils s’opposeraient aujourd’hui. Et rien ne dit qu’il n’y
aura pas bientôt le retour d’un ou deux écologistes au gouvernement. Ce ne sont
pas les candidats qui manquent.
Le discours de politique générale de
Valls prendra en compte ce petit jeu d’équilibrisme politicien. Pour obtenir
une majorité large, il agrémentera son discours d’une ou deux mesures
symboliques en faveur des classes populaires et de quelques mots sur la
« justice sociale ». Mais une goutte de miel dans un tonneau de
goudron ne le rend pas meilleur !
C’est presque annoncé, Valls
concèdera à l’aile gauche une baisse des cotisations des salariés les plus mal
payés. Le Smic net devrait ainsi être augmenté de quelques dizaines d’euros.
« On garde le cap, mais on fait
un petit geste, comme si l’on donnait une piécette au pauvre à la sortie d’un
supermarché »,
a commenté, amer, un député du PS. On ne saurait mieux dire.
La classe ouvrière n’a rien à
attendre de ce nouveau gouvernement si ce n’est de nouveaux coups. Que Valls
réussisse ou non à faire marcher ses ministres au pas ne ramènera pas la
croissance. Et ses coups de menton ne stopperont pas les licenciements. Comme
sous Ayrault et sous Sarkozy-Fillon, la recherche de la compétitivité et la
réduction des déficits se traduiront par de nouvelles attaques contre les
travailleurs.
Oui, Valls mènera un gouvernement de
combat contre les travailleurs et ils doivent se préparer à la nécessaire
riposte.
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