Mort de
Jean-Luc Einaudi : militant contre l'oubli du 17 octobre 1961
Jean-Luc
Einaudi, l'auteur de La Bataille de Paris, 17 octobre 1961 est mort samedi
22 mars. Militant dans sa jeunesse d'un parti maoïste, le PCMLF,
éducateur, il choisit d'écrire pour dénoncer le colonialisme et la
responsabilité de l'État français dans les massacres coloniaux en Indochine et
en Algérie. Son premier livre fut ainsi consacré à l'affaire Fernand Iveton
(Pour l'exemple. L'affaire Fernand Iveton) qui dénonçait l'exécution de ce
militant communiste en 1957, en même temps que deux militants algériens, sur
décision du ministre de la Justice de l'époque, un certain François Mitterrand.
Mais c'est surtout à la dénonciation des massacres du 17 octobre 1961 à Paris
qu'il se consacra, des massacres longtemps occultés par les gouvernements
successifs.
Ce
jour-là, alors que l'armée française menait depuis sept ans sa sale guerre
coloniale contre l'indépendance de l'Algérie, en plein Paris une manifestation
pacifique de dizaines de milliers d'Algériens fut violemment réprimée. Des
centaines de manifestants furent massacrés par des policiers, sur ordre du
préfet de police de l'époque, Maurice Papon.
Si la
violence de cette répression fut longtemps niée par les gouvernements de l'État
français, de gauche comme de droite, l'ouvrage de Jean-Luc Einaudi, paru en
1991, contribua à mettre ces crimes coloniaux sur la place publique.
Aline Rétesse
Aline Rétesse
Une
nouvelle édition augmentée de La Bataille de Paris,
17 octobre 1961 intitulée Octobre 1961, un massacre à Paris a
été publiée en 2011.
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