La gauche en campagne : faire le plus
« local » possible
Le Parti socialiste qui se lance dans la campagne
des municipales a peur d'un vote sanction contre le gouvernement et ses
représentants politiques. Pour cette raison, ses militants se gardent bien, de
leur propre aveu, de faire allusion au gouvernement et de se réclamer de son
bilan.
Ainsi, dans Le Parisien du
18 février, un candidat socialiste explique que certains électeurs ne
« cachent pas leur déception vis-à-vis du gouvernement », mais
conclut : « Quand on rediscute du local, cela va mieux. » Cela
permet en effet d'éviter de parler du chômage, des licenciements, des salaires
et de tout ce qui est le plus important pour le plus grand nombre.
Ainsi, à Paris,
Anne Hidalgo, candidate socialiste à la succession du maire sortant Bertrand
Delanoë, ne mentionne à aucun moment dans son programme l'action gouvernementale.
En revanche, elle insiste sur la santé et les progrès nécessaires. Elle se
déclare opposée à la fermeture des urgences à l'Hôtel-Dieu, déclarant que
« l'offre globale des urgences parisiennes n'est pas bien dimensionnée ni
bien répartie ». Mais par qui, si ce n'est actuellement par ses amis
socialistes au pouvoir ?
Anne Hidalgo
déclare aussi qu'il faut « que le temps d'attente soit réduit de
moitié », et « donc rééquilibrer et sans doute accroître les moyens
matériels et humains d'un certain nombre de services », et que l'AP-HP et
le ministère de la Santé
doivent mettre « des moyens dimensionnés ». Mais la candidate
socialiste ne dit rien de la politique du gouvernement et de sa volonté
proclamée haut et fort de faire 50 milliards d'économies, y compris dans
le domaine de la santé. Cela ne peut se traduire que par de nouvelles
fermetures de services, de nouvelles suppressions de postes. Aucune politique
au niveau local ne pourra empêcher la dégradation des services de santé qui va
s'ensuivre.
Ceux qui, à
gauche, cherchent à limiter l'enjeu de cette élection municipale au niveau
local voudraient bien faire diversion, en évitant de dire quoi que ce soit de
l'action du gouvernement que leur parti soutient. Ils voudraient bien que le
discrédit du gouvernement dans les couches populaires ne les éclabousse pas.
Mais ils ont bien raison de craindre que ces élections municipales ne
débouchent sur un désaveu, qui sera de la part d'une grande partie des couches
populaires, un désaveu de cette politique gouvernementale toute en faveur du
patronat et des classes riches.
Marc RÉMY
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