Austérité budgétaire : 50 milliards qui
dit mieux ?
En matière d'économies sur les dépenses publiques la
surenchère bat son plein. Le chiffre officiel lancé par Hollande pour la
prochaine période est de 50 milliards d'euros d'économies. Montebourg affirmait
encore lundi 17 février que ce serait facile à obtenir, sous-entendu
« on peut faire mieux encore », et Vallaud-Belkacem, porte-parole du
gouvernement, concédait mardi 18 que cela ne se ferait pas sans diminuer le
nombre de fonctionnaires.
Gattaz, le
président du Medef, avançait l'an passé le chiffre de cent milliards d'euros de
baisse des prélèvements sur les entreprises, à faire sur cinq ans, compensés
évidemment par une baisse équivalente des dépenses de l'État. En janvier il
parlait de soixante milliards, mais sur trois ans. Cela revient, on n'est plus
à dix milliards près, aux chiffres gouvernementaux.
L'UMP ne pouvait
pas en rester là. Mariton, un de ses ténors, a surenchéri début février en
avançant le chiffre de 130 milliards d'euros d'économies en cinq ans. Et
de qualifier cela « d'effort sensible, mais pas surhumain » : il ne
s'agirait en effet que de passer l'âge légal de la retraite à 65 ans et
44 années de cotisations, de bloquer les prestations sociales, de réduire
les aides au logement, de baisser les allocations chômage.
Mais Woerth,
ancien ministre de Sarkozy et, pour l'instant, le dernier à avoir parlé, a
enfoncé la concurrence. Chiffrant les « prestations sociales à cinq ou six
cents milliards d'euros », il propose de commencer par y puiser immédiatement
cent milliards, afin de baisser d'autant les impôts des entreprises.
Au-delà des
chiffres que lancent ces bateleurs de foire, il y a une politique, commune et
poursuivie depuis des années par les gouvernements successifs : prendre dans
les poches des travailleurs pour remplir les coffres des capitalistes.
Ce vol organisé s'accélère et cela monte à
la tête de ces politiciens. Aussi avancent-ils désormais des chiffres
monstrueux, en ne se donnant même plus la peine de travestir leur politique.
Paul GALOIS
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