Safran-Snecma-Gennevilliers : extraits du bulletin Lutte Ouvrière

LES SERMENTS D’HYPOCRITES

C’est la période où on se souhaite entre nous une bonne année. La direction, quant à elle, en profite pour faire de même, et tout le monde y passe. De Herteman à Fabre, tous prennent la plume pour une prose inutile. Ils savent très bien que leurs vœux et les nôtres sont diamétralement opposés. Ils veulent toujours plus de travail, avec moins d’effectif, sans augmentation de salaire, et distribuer le tout aux actionnaires. Nous c’est le contraire. Alors qu’ils arrêtent de jouer les parfaits faux-culs.

Á QUAND LA MODÈRATION ACTIONNARIALE ?

L’action a augmenté de 424,3% depuis 5 ans. Pas besoin de calculette pour savoir que nos salaires n’ont pas reçu le même traitement.

Quand les actions montent, les gros actionnaires empochent. Mais quand elles baisseront, ils nous présenteront la note. Souvenons-nous qu’ils se seront bien gavés, quand ils viendront nous parler de nous serrer la ceinture, pour soi-disant, sauver l’entreprise.

ACCIDENT MORTEL

Un de nos collègues de l’usine Héraclès à Saint-Médard est décédé et deux autres ont été gravement brulés. Le feu de poudre s’est déclaré lors d’une opération de démoulage sur un réservoir contenant du propergol solide. Une enquête est en cours pour déterminer la cause directe de l’incendie mais de toute manière, c’est la direction qui est responsable de notre sécurité au travail. De plus, la direction a fait un communiqué au personnel en demandant à tous, la plus grande discrétion. Une omerta qui vise à faire taire tout contradicteur. C’est inacceptable !

IL FAIT LE CANARD

Dans Le Parisien du 27 décembre 2013, « Texas Rangers » a pris la pose avec le nouveau préfet du coin. Mais dans l’article, il a renseigné le journaliste à sa manière, en parlant du Montage Cire : tout sur notre dextérité, rien sur nos maladies professionnelles.

Heureusement, quelqu’un avait prévenu le chroniqueur qui, du coup, l’a signalé. Une démonstration que « Texas Rangers » n’est pas un reporter mais bien un « informenteur » par omission.

CHAPEAU, LA RETRAITE

Au moment où une énième réforme des retraites s’apprête à rogner encore les pensions des salariés, on reparle des retraites-chapeau. La marche arrière du Pdg de PSA, Varin, n’a pas mis un terme à ces retraites de luxe. C’est ainsi qu’Air France provisionne 15 millions par an depuis 2005 pour les retraites-chapeau de 37 cadres dirigeants. C’est ce qui a permis à l’ex-Pdg de la banque Dexia en faillite de toucher une rente de 563 000 euros par an ou d’accorder 300 000 euros par an à l’ex-Pdg de France Télécom. Ce n’est pas dur pour tout le monde. N’est-ce pas monsieur Herteman ?

Á TROP SUER LE BURNOUS…

« Texas Rangers » a reconnu qu’il y avait des cadres en « burn-out » aux Forges, ce qui est lié à la surcharge de travail.

La direction en demanderait toujours plus ? Eh bien elle avoue qu’elle charge la barque.

Les cadres devraient faire comme nous, avoir la rame pour aller à contre-courant.

« WE WANT SEX EQUALITY »

Safran continue de se faire mousser en faisant parler des femmes ingénieurs et techniciennes et de leur bien-être dans l’entreprise. Pourtant une travailleuse a fait condamner la direction d’Hispano à 100 000 € pour discrimination sexuelle.

Là, la direction ne s’en vante pas car cette décision du tribunal fait tâche dans son tableau idyllique.

QU’IL ATTERRISSE !

Le responsable de la « Boucle chaude » a sa manière à lui de nous souhaiter une bonne année : un mail, où tout y passe.

Il nous accuse d’absentéisme, puis fait du chantage et des menaces. Et pour finir, il voudrait que nous fassions la police entre nous. C’est un grand rêveur.

Cela pourrait même être un cauchemar pour lui si on se mettait en veille et que la production en prenne un coup.

ELLE NOUS PRESSE LE CITROËN

La direction Snecma a réservé, auprès de la société « Carbox », 100 véhicules dont 30 purement électriques. L’information est restée secrète ou dans « les milieux autorisés » comme disait Coluche.

Ce qui est sûr, c’est que des bornes de chargement ont été installées sur le parking de Courcouronnes. Alors il y a peu de chance que les travailleurs puissent les utiliser. Ces voitures resteront à disposition des directions… assistées.

Encore une fois, la Snecma dépasse les bornes et privilégie le siège… baquet.

MASTER CHEF

Avant la fermeture, la direction d’ITU a réuni toute la hiérarchie pour une petite messe de fin d’année.

Après les congratulations d’usage, tout le monde était convié au restaurant indien. Personne n’a dit « nan » ! Mais avec un menu à 13 € sans le vin, pour certains, c’était la soupe à la grimace.

UNE RAFALE DE COMMANDES CIVILES

Le contrat des Rafales pour le Brésil n’a pas abouti. Alors, du gouvernement aux médias, tous versent des larmes de crocodile. Pourtant cela n’empêche pas la Snecma d’engranger toujours plus de profits sur notre travail. Alors vente ou pas vente, ce sont les travailleurs qui en font les frais… financiers bien sûr.