Une cupidité qui finira par
provoquer l’explosion sociale
« Les 85 personnes les plus riches du monde possèdent
autant que les 3,5 milliards de personnes les plus pauvres », a noté un
rapport de l’ONG Oxfam, alors que les plus riches se réunissaient au Forum de
Davos, en Suisse.
Ces 85
milliardaires sont connus. Le duo de tête est composé de Carlos Slim, le magnat
mexicain des télécoms, et de Bill Gates, le PDG de Microsoft. Leur fortune
personnelle dépasse 50 milliards de dollars. Quant à la bourgeoisie française,
elle est représentée par Liliane Bettencourt, propriétaire de L’Oréal, Bernard
Arnault, patron du groupe LVMH, François Pinault et Serge Dassault.
À l’heure où
l’on nous rabâche que c’est la crise et que les caisses de l’État sont vides,
ces chiffres sont parlants. Quant à ceux qui refusent de mettre en cause des
grands groupes au prétexte que « les millions de petites entreprises sont
le moteur de l’économie », ils font le jeu de ces grands bourgeois qui
sont bien les maîtres de l’économie.
Que 85
personnes possèdent une fortune équivalente à celle de la moitié de l’humanité
en dit long sur la folie du capitalisme qui fonctionne comme une immense pompe
aspirant les richesses à un pôle de la société.
Parce qu’elles
possèdent les capitaux, ces grandes fortunes s’attribuent l’essentiel des
profits générés dans la production. De l’automobile au kilo de pommes de terre,
elles prélèvent leur part sur tout ce qui est fabriqué et vendu. Comme leurs
capitaux se retrouvent dans les banques, l’informatique, l’énergie, les médias
ou le sport…, rien n’échappe à leurs griffes.
Quoi qu’il
fasse, chaque salarié travaille directement ou indirectement à les enrichir.
Même le travailleur qui se dit « indépendant » contribue à arrondir
leur magot parce qu’il est forcé d’en passer par les banques, les assurances et
les fournisseurs, ou encore de travailler comme sous-traitant. Sans parler du
fait que les Bouygues et les Dassault prospèrent grâce aux marchés publics
payés par nos impôts.
La spéculation
démultiplie ces fortunes. Mais elles sont bien le fruit du labeur des
travailleurs du monde entier. Et il n’y a pas de miracle, l’enrichissement des
privilégiés, en pleine crise, est le fruit de l’aggravation de l’exploitation,
des licenciements, de l’austérité imposée au monde du travail.
Dans tous les
pays, les gouvernements, de gauche ou de droite, ont imposé des sacrifices aux travailleurs.
Au prétexte de sauver les banques et de restaurer la compétitivité des
entreprises, ils ont fait reculer les droits à la retraite, ils ont bloqué ou
diminué les salaires en généralisant la précarité, ils sont allés chercher le
moindre euro dans la poche des classes populaires en augmentant la TVA.
Depuis qu’il
est au pouvoir, Hollande a mené cette politique, et il va continuer. En
représentant loyal de la bourgeoisie, Hollande a pour priorité d’aider le
patronat. Il lui a d’abord offert un crédit d’impôt de 20 milliards par an.
Avec le « pacte de responsabilité » et la suppression des cotisations
familiales payées par le patronat, le nouveau cadeau se montera à 30, voire 35
milliards.
Et comme
toujours, les classes populaires paieront. Hollande dit que les prestations
familiales seront maintenues. On peut en douter ! Dans tous les cas,
l’argent sera pris ailleurs, sur les hôpitaux, sur les transports, sur les
aides sociales.
Le gouvernement
prétend que ce cadeau permettra aux entreprises d’embaucher. Le même mensonge
nous a été servi par Sarkozy quand il a réduit la TVA dans la restauration. On
attend toujours les emplois !
Pour obtenir
une baisse des cotisations, Gattaz, le chef du Medef, avait évoqué la
possibilité de créer un million d’emplois. Maintenant qu’il est sûr d’empocher
le pactole, il dit ne pas pouvoir s’engager et que tout dépendra des marges,
c’est-à-dire des profits. Cela a le mérite d’être clair.
Ceux qui, au gouvernement ou dans la majorité, font mine
de croire à des « contreparties en emplois », mentent aux
travailleurs. La fortune des ultra-riches en témoigne. Ce que gagne la
bourgeoisie, elle le garde et s’en sert, non pour investir ou embaucher, mais
pour jouer au casino capitaliste.
La bourgeoisie
a beaucoup gagné grâce à la crise. Avec ses valets politiques, elle est revenue
sur ce que les travailleurs avaient arraché au fil des luttes. Elle a mis fin à
la retraite à 60 ans et au CDI. Elle a imposé le chômage de masse, la
flexibilité des emplois et des salaires.
Alors que
l’argent déborde de ses poches, elle appauvrit le monde du travail. La réalité
finira par la rattraper. Tôt ou tard les travailleurs revendiqueront leur dû.
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