vendredi 6 décembre 2013

Pêche aux voix : une surenchère nationaliste


Abject

Avec la montée des idées réactionnaires provoquée par la crise, rien ne semble vouloir arrêter les politiciens au concours de la blague raciste la plus abjecte. Après Valls à l’égard des Roms, le dernier nominé est le maire UMP de Roquebrune-sur-Argens dans le Var qui a affirmé en substance, après un incendie dans un campement rom, « ce qui est presque dommage, c’est qu’on ait appelé trop tôt les secours ! »
     A ce poison, les travailleurs doivent opposer la conscience de classe et l’unité face à leurs exploiteurs.

Un article de Lutte Ouvrière de cette semaine

Le PS dit combattre le racisme, Valls l'entretient 

Les manifestations et déclarations racistes à l'encontre de Christiane Taubira, de même que les diatribes de certains politiciens contre les immigrés, les étrangers, les Roms, ont de quoi soulever le coeur. Et on comprend ceux qui ont saisi l'occasion de la manifestation organisée à Paris samedi 30 novembre pour protester contre le racisme.
Mais cette juste indignation ne doit pas cacher la responsabilité du gouvernement dans la montée des préjugés, ni la tentative de ce même gouvernement de se présenter malgré tout comme le meilleur rempart contre le racisme.
     En effet le même Valls qui est venu soutenir sa collègue Taubira, et affirmer ses convictions antiracistes au meeting socialiste de la Mutualité, fait procéder à des expulsions systématiques de campements de Roms et à des reconduites aux frontières, y compris de jeunes scolarisés. De plus, il assortit ces mesures de discours dignes d'un Guéant, voire d'une Le Pen. Le ministre de l'Intérieur et tout le gouvernement derrière lui utilisent la même vieille recette que le gouvernement précédent. Ils grossissent démesurément ce problème mineur qu'est l'accueil de quelques dizaines de milliers de personnes dans un pays de 65 millions d'habitants. Puis ils se construisent une réputation d'hommes à poigne sur le dos de quelques malheureuses familles, pour faire oublier leur bassesse et leur servilité devant les puissants. Ce faisant, le gouvernement socialiste ne combat pas les préjugés racistes, il les flatte.
     Les dirigeants socialistes voudraient bien retenir la partie de leur électorat gagnée par les préjugés racistes, et Valls y pourvoit par ses discours et sa politique. Mais il leur faut aussi essayer de conserver les voix de ceux qui, heureusement, refusent d'y céder. D'où l'organisation de réunions publiques, de manifestations et d'une sauterie mélangeant ministres, intellectuels et artistes dans un théâtre parisien, sous l'oeil attendri des caméras de télévision. On verra bientôt, à l'approche des échéances électorales, Valls et les autres sommer l'électorat de gauche de se ranger sous la bannière du PS pour faire barrage au racisme, au retour de la droite et au Front national.
     Mais qui d'autre que ce gouvernement, en laissant les mains libres au patronat, en organisant la baisse du niveau de vie, en démoralisant les travailleurs à force de leur mentir, en saoulant l'opinion de discours nationalistes, en organisant la chasse aux Roms, aura ouvert un boulevard à la droite et à l'extrême droite ?


                                                                                                                  Paul GALOIS

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