vendredi 16 août 2013

« Carte scolaire » : une expérience argenteuillaise

Un des derniers article de ce blog (voir une page ci-dessous) portait sur la « carte scolaire » (article de Lutte Ouvrière de cette semaine) et les conséquences désastreuses de son assouplissement par Sarkozy en 2007.
     Sur la ville d’Argenteuil, cela a une transposition locale évidente.
     J’ai enseigné au lycée Georges Braque pendant 12 ans, de 2000 à 2012. Progressivement, le nombre de « bons élèves » y a diminué alors que le « secteur de recrutement » de ce lycée permettait cette « mixité sociale » tant vantée. Ce recrutement de ce secteur aurait permis qu’il y en eut le tiers de « bons élèves » dans une classe. Ces dernières années, il y en avait 1, voire 2 ou trois, des élèves qui restaient dans ce lycée, par principe pour certains parents, ou par absence de stratégie d’évitement pour d’autres familles. Les autres avaient filé. Dans des classes sans ces « têtes de classe », les dynamiques pour créer la meilleure atmosphère à l’étude étaient bien plus difficiles, pour les élèves et les enseignants.
     Il y a quelques années, vu les sureffectifs du lycée d’Herblay, les élèves de Cormeilles en Parisis, de classes moyennes pour l’essentiel, ont dû être scolarisés sur Argenteuil. Ils devaient l’être pour moitié à Daubié, pour l’autre à Braque. Des opérations de lobbying ont fait que Braque a été évité. Les autorités académiques, vous savez celles qui combattent pour cette « mixité sociale », se sont inclinées.

     Tout cela est dommageable pour tous. Pour tous les élèves à qui, au-delà de leurs résultats scolaires, cela fait du bien de rencontrer d’autres milieux que le leur. Pour les enseignants qui, de lycée en lycée, n’ont pas à être en concurrence les uns avec les autres, mais à s’unir pour leurs intérêts communs, et en particulier pour le combat d’une école qui élève et émancipe.

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