Attaques sur les retraites en préparation : des sales coups
qui n'ont rien d'inéluctable
De Hollande, lors de ses interventions, à Marisol Touraine,
la ministre des Affaires sociales chargée du dossier, le gouvernement est à la
manoeuvre pour préparer l'opinion à l'attaque massive sur les retraites qu'il a
mise en route pour la rentrée.
La comédie du « dialogue social », à laquelle se prêtent
complaisamment tous les dirigeants syndicaux, est un des éléments de cette mise
en condition. Le gouvernement fait semblant de causer, d'écouter.... pendant
qu'il annonce déjà que les salariés et les retraités vont payer au prix fort
les mesures en gestation.
Cette fois encore, comme à chaque remise en cause subie
depuis vingt ans, on nous serine qu'il s'agit de combattre les déficits du
système.
Mais outre que, si la Sécurité sociale dans son ensemble
(retraite, maladie, allocations familiales) voit ses comptes dans le rouge,
c'est d'abord dû au chômage de masse, les travailleurs ne sont pas comptables
d'un système mis en place au service des patrons. Quand les travailleurs
réclamaient l'abaissement de l'âge de la retraite à 60 ans, ils ne l'ont pas
fait en se posant le problème des comptes de la Sécurité sociale, ils
demandaient justice au patronat pour avoir le droit de vivre, après une vie à
s'user au travail.
Et le problème se pose dans les mêmes termes aujourd'hui. De
moins en moins de travailleurs ont encore un emploi quand ils arrivent à 60
ans. De plus en nombreux sont sans emploi pendant des années, licenciés par des
patrons âpres au gain qui font tout pour se débarrasser de travailleurs trop
payés, selon eux, et déjà usés.
Comme toujours, derrière la mise en scène officielle, il
s'agit de démolir les quelques droits sociaux dont bénéficient encore les
travailleurs, pour diminuer ce que payent les patrons. Si on fait haro sur les
retraités présents et à venir, c'est pour appliquer la feuille de route
réclamée sans complexe par le patronat. Après les quelque 30 milliards
d'allégements de cotisations sociales dont les patrons bénéficient chaque
année, Gattaz, le nouveau président du Medef, réclame 100 milliards de plus de
baisse de cotisations chaque année. Et c'est donc pour aller vers cet objectif
que le gouvernement socialiste se prépare à diminuer les ressources des retraités
et à transformer en pauvres des millions de futurs retraités. Car qui pourra
arriver à la retraite demain, avec les temps de travail et de cotisation qui
seront exigés ?
Alors, quelle que soit la volonté réelle de combattre le
gouvernement des confédérations syndicales qui ont décidé d'appeler à une
journée de mobilisation le 10 septembre prochain, les travailleurs ont tout
intérêt à en profiter pour crier haut et fort le refus de ce qu'on leur
prépare.
Car la seule chose qui est en jeu, la seule chose que
patronat et gouvernants d'aujourd'hui et demain craignent, c'est la capacité de
lutte et de mobilisation du monde du travail. Ses forces sont intactes, au-delà
des manoeuvres de toute sorte, et il a largement les moyens de mettre en échec
tous les sales coups qui se préparent.
Paul SOREL
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