Saint-Nazaire : contre le projet de la mairie – les agents des maternelles en lutte
La
ville de Saint-Nazaire, de gauche plurielle, a décidé de mettre en place, dès
la rentrée de septembre 2013, la réforme des rythmes scolaires. Faute de
moyens, il est évident que la nouvelle organisation du temps de travail
n'apportera rien de bon, ni pour les enfants, comme veulent le faire croire les
élus de la mairie, ni pour les agents qui s'occupent des enfants. Les agents
des écoles maternelles, les Atsem, sont en mouvement depuis le 4 juin
contre le projet de la mairie qui veut les faire passer de 1 505 heures
travaillées à 1 569 heures, soit une augmentation de 64 heures, sans être
pour autant payés plus.
En
2007, les Atsem en lutte avaient obtenu de travailler moins, pour compenser la
grande amplitude de leur journée de travail. Passer plus de 9 heures chaque
jour auprès des enfants, y compris pendant le repas de midi, chacun comprend
que ce n'est pas de tout repos. C'est cet acquis que la mairie remet en
question, pour pallier le manque de personnel. Le plan est d'augmenter leur
temps de travail, avec l'argument d'égalité entre tous les agents de la mairie.
Avec
la CGT et FO, les
Atsem demandent le report de la réforme à la rentrée de 2014 et le maintien des
horaires à 1 505 heures, faisant grève totale certains jours, ou deux
heures sur le temps de midi pendant la restauration scolaire, avec occupation
des locaux de la mairie, et pique-nique. Sur 83, une cinquantaine d'Atsem
participent aux actions. Les décisions se prennent en assemblée générale.
D'emblée,
les agents ont vu avec quel mépris les considéraient les élus,
l'administration, et aussi certains syndicalistes, tout acquis aux propositions
de la mairie. Le PCF, dans la majorité municipale contrairement aux autres
années, a soutenu cette fois le conflit des Atsem.
Face
à leur détermination, le CTP (comité technique paritaire) qui devait entériner
le projet de la hausse du temps de travail, reporté sans arrêt, n'a pu se
tenir. Les Atsem refusant de sortir de la salle du conseil municipal où se
tenait le CTP, l'administration n'avait plus qu'à remballer ses dossiers et à
quitter la salle.
Celui
du mercredi 12 juin a été particulièrement animé. C'est au son du tambour,
des casseroles, d'instruments en tout genre que les membres du CTP ont été
accueillis. Une fois de plus, mais cette fois avec une musique endiablée et de
nombreux applaudissements, les uns après les autres, les membres ont repris la
porte.
Dernier
coup tordu en date : le CTP du lundi 17 juin, annoncé au foyer des
travailleurs à 10 h, a eu lieu en fait à l'hôtel de ville. Quand les grévistes
se sont aperçues de la supercherie, elles sont parties en manifestation, avec
les banderoles, dans les rues de Saint-Nazaire, chantant à tue-tête pour
rejoindre la réunion.
Le
vote a fini par avoir lieu au CTP du 20 juin. À part la CGT et le PCF (FO n'a pas de
représentant), les autres membres, c'est-à-dire aussi la CFDT et l'Unsa, ont voté
pour, sous la colère et l'écoeurement des Atsem présents dans les couloirs
de la mairie.
Cette
mobilisation des Atsem, pendant trois semaines, a mis à nu le vrai visage du
soi-disant « dialogue social » à la mairie, fait seulement de mépris
et d'arrogance à leur encontre.
Samedi
22 juin, à l'appel de la
FCPE , de la FSU ,
de la CGT et de
FO, un rassemblement avait lieu devant l'hôtel de Ville... au milieu des
mariages ! Les Atsem y étaient encore nombreuses et tout le monde s'est
donné rendez-vous, au conseil municipal où le projet devrait être entériné,
prévu vendredi 28 juin.
Correspondant LO
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